Sursis pour Nice-Matin?

Le groupe Nice-Matin pourrait bénéficier d’un sursis de deux mois avant un redressement judiciaire, si le tribunal de commerce accepte ce matin la proposition de dernière minute de Philippe Hersant d’injecter deux mois de trésorerie pour donner plus de temps à un repreneur suisse, selon les syndicats. Au cours d’un comité d’entreprise extraordinaire, vendredi, "la procédure de redressement judiciaire a été lancée et sera effective dès lundi matin à 11 h 00", a annoncé le délégué SNJ Jean-François Roubaud. Mais l’actionnaire actuel, Groupe Hersant Média (GHM) dirigé par Philippe Hersant, a fait vendredi une proposition de toute dernière minute, en demandant au personnel de l’avaliser. Il s’est engagé à fournir deux mois de trésorerie supplémentaires – soit environ 2 millions d’euros selon les calculs des syndicats — pour donner plus de temps au repreneur suisse GXP Capital. Ce fonds d’investissement, associé à l’ancien élu local niçois Jean Icart, s’est déclaré depuis février, mais tarde à concrétiser son financement de 20 millions d’euros. GXP, dirigé par Gilles Périn, est présent dans l’hôtellerie haut de gamme et dans la construction navale. La proposition de Philippe Hersant, soumise au vote des salariés par les organisations syndicales lors d’une assemblée générale vendredi après-midi, sous un hangar du siège niçois de Nice-Matin, a été approuvée majoritairement après un long débat. 

Selon les syndicats, les repreneurs auraient appelé tard jeudi soir l’actionnaire Philippe Hersant et le PDG de Nice-Matin Dominique Bernard pour assurer que "l’opération se fera à 100 %". Hersant semblerait donc toujours prendre cette proposition de reprise au sérieux, puisqu’il avance assez de trésorerie pour payer les salaires de mai et juin, au risque de perdre quelque 2 millions d’euros, notent les syndicats. Jean Icart entré officiellement fin avril au conseil d’administration de Nice-Matin, n’a finalement pas réussi à débloquer une première tranche de 2 millions d’euros sur les 20 millions d’euros comme il l’avait alors annoncé. Si la proposition d’Hersant est refusée par le tribunal de commerce, le placement en redressement judiciaire sera inéluctable et signifiera que les dettes du groupe seront prochainement rayées. De quoi peut-être attirer d’autres repreneurs potentiels.

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