TLT : liquidation judiciaire prononcée

Le tribunal de commerce de Toulouse a prononcé vendredi la liquidation judiciaire avec effet immédiat de Télé Toulouse (TLT), une des plus anciennes télés locales de France. Le tribunal "ne peut que constater que TLT n'a plus les moyens de faire face à ses engagements, les actionnaires n'étant plus disposés à renflouer systématiquement les comptes", indique le jugement. Créée en 1988 à l'initiative de Dominique Baudis, alors maire de la quatrième ville de France, TLT est détenue à environ 60% par la mairie de Toulouse, 20% par le quotidien régional La Dépêche du Midi, les autres actionnaires étant notamment le Toulouse football club et le Stade Toulousain. La chaîne souffrait en particulier d'un manque de ressources publicitaires lié à sa faible audience. Dans ses attendus, le tribunal explique que "les salaires pourront être payés pour juin mais que, dès mi-juillet, la trésorerie est négative et ce de façon permanente pour les mois à venir". La chaîne enregistre un "déficit structurel de l'ordre de 400 000 euros annuel pour un chiffre d'affaires de l'ordre de 2 millions", souligne le tribunal.

La mairie de Toulouse a récemment reconduit sa subvention (700 000 euros en 2015 et 2016 puis 300 000 en 2017). Mais celle de l'agglomération Toulouse Métropole (400 000 euros cette année) a tardé à venir, étant subordonnée à la reconduction de la fréquence de la chaîne par le CSA finalement obtenue en mai. La région verse quant à elle 450 000 euros par an.  "C'est un sentiment d'écœurement", a indiqué Anne Oriol, déléguée SNJ de TLT, d'autant plus qu'aucune solution de reclassement n'a été proposée aux salariés. La déléguée syndicale a de plus mis en garde les employés contre un "repreneur-rapace" qui pourrait dorénavant déposer une offre qui ne viserait en fait qu'à mettre la main sur le matériel et le fonds audiovisuel de TLT, sans réelle intention de redémarrer la chaîne. La fréquence attribuée à Télé Toulouse par le CSA n'est en revanche pas cessible.La dette cumulée sur 18 mois atteignait 300 000 euros fin mai et la dette totale cumulée 1,6 million d'euros, remboursable d'ici à 2019, selon une source syndicale. Le patron de TLT, Emmanuel Schwartzenberg, avait lors d'une audience au tribunal de commerce le 29 mai confessé que "la poursuite de l'exploitation (était) irrémédiablement compromise".

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