Un protocole d’accord pour sauver Presstalis

Presstalis

Un protocole d'accord pour sauver le distributeur de presse Presstalis, impliquant les éditeurs de presse et l'État, a été validé mercredi par le tribunal de commerce de Paris, a annoncé jeudi la ministre de la Culture Françoise Nyssen. "Vous connaissez tous les difficultés rencontrées par la société Presstalis. Je me suis fortement mobilisée pour aider cette entreprise. Et je suis soulagée de pouvoir vous annoncer que le protocole qui permet la poursuite de l'activité vient d'être homologué par le Tribunal de commerce", a déclaré la ministre lors des Assises du journalisme à Tours. La ministre n'a pas donné de détails sur ce plan de sauvetage, mais elle avait réaffirmé au début du mois que son financement incomberait aux éditeurs de presse (actionnaires de Presstalis) tout en confirmant que l'État, pour sa part, accorderait un prêt assorti de strictes conditions pour permettre la survie de l'entreprise. Selon la Correspondance de la presse, ce prêt s'élèverait à 90 millions d'euros. "Ce sauvetage nous oblige, État, marchands de presse, éditeurs de presse, messageries, à préparer l'avenir" car "le système de distribution de la presse est à bout de souffle", a souligné la ministre. Françoise Nyssen avait déjà annoncé que le sauvetage de Presstalis nécessiterait de réformer la loi Bichet, qui régule la distribution de la presse depuis l'après-guerre. "La vente au numéro de la presse a chuté de 50% en dix ans. Et le taux d'invendus est de 50%. La filière doit être réorganisée pour retrouver de la croissance. Je serai claire : cette réforme, nous la mènerons dans le respect du pluralisme de la presse, au service du pluralisme", a-t-elle affirmé devant les Assises du journalisme. Presstalis (ex-NMPP), premier distributeur de la presse au numéro en France, qui avait déjà été sauvé de la faillite par les éditeurs de presse et l'État en 2012, était de nouveau au bord du gouffre. Sa dirigeante Michèle Benbunan a présenté en février le premier volet d'un plan de sauvegarde de l'emploi, qui pourrait entraîner au total la suppression de 200 à 300 postes, soit jusqu'au quart des effectifs (1.200 personnes au total en incluant les dépositaires). Pour financer cette restructuration, qui devrait également inclure des cessions d'activités, et permettre le redressement financier de l'entreprise, les journaux et magazines vont quant à eux devoir verser à Presstalis 2,25% de leurs recettes durant 5 ans, parmi une série de mesures exceptionnelles récemment actées."C'est la dernière chance accordée à Presstalis", déclare au Figaro Mme  Benbunan, ajoutant que "notre objectif désormais est de nous restructurer le  plus vite possible et de gérer l'argent accordé par les éditeurs en bon père de famille".


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