Viacom mise sur le multi-écrans

Le groupe de médias américain Viacom mise de plus en plus sur les tablettes, même si dans l'immédiat c'est l'embellie de la publicité et de bonnes sorties cinéma cet été qui soutiennent ses résultats. "Nous investissons pour amener de plus en plus de contenus originaux sur de plus en plus (de types) d'écrans", a souligné le directeur général, Philippe Dauman, en présentant jeudi aux analystes les résultats annuels du groupe. Il a expliqué que Viacom "se préparait activement pour le futur" et cherchait à profiter de la tendance à la multiplication des plateformes vidéo. Il a commencé à lancer cette année des applications mobiles pour ses chaînes phare, celle pour enfants Nickelodeon et la musicale MTV. Et l'idée est déclinée à un nombre croissant de chaînes, avec notamment une application pour Comedy Central prévue "dans les prochains mois", selon M. Dauman. Les applications sont une nouvelle source de revenus publicitaires et un moyen de cerner les attentes des téléspectateurs, en particulier les enfants qui montrent un attrait croissant pour les tablettes. Viacom peut par exemple regarder les émissions que choisissent les enfants sur les tablettes pour améliorer sa programmation télévisée. Les applications sont aussi un bon moyen pour tester de nouveaux produits, "nous essayons des contenus peu coûteux, de format court, qui pour certains seront développés en programmes longs pour nos chaînes de télévision", note-t-il.

L'essor de la vidéo à la demande

Le groupe "expérimente" aussi sur la manière de diffuser les contenus : M. Dauman a relevé par exemple qu'une saison complète d'une nouvelle série avait été proposée sur l'application MTV avant même sa diffusion sur la chaîne elle-même. L'essor des sites de vidéo à la demande en ligne encourage des pratiques comme le visionnage en bloc de tous les épisodes de la dernière saison d'une série, quand auparavant il aurait fallu attendre plusieurs semaines qu'ils soient programmés par la chaîne au compte goutte. Au-delà de ses propres applications, Viacom tire aussi profit de son catalogue de films et de séries en vendant leurs droits de rediffusion à d'autres acteurs en ligne, comme les services de vidéo à la demande de Netflix ou Amazon, qui a récupéré il y a peu ses programmes pour enfants comme Bob l'éponge.

La publicité, toujours là

Ce sont néanmoins des recettes plus traditionnelles, comme la publicité, qui ont soutenu le bond de 21% à 2,4 milliards de dollars du bénéfice net enregistré par Viacom sur son exercice décalé clos fin septembre, pour un chiffre d'affaires de 13,8 milliards (-1%). Le quatrième trimestre s'est distingué avec une hausse de 24% du bénéfice et de 9% du chiffre d'affaires qui a progressé tant dans la télévision (+9%) que dans le cinéma (+11%). Les recettes publicitaires télévisées ont progressé de 10% au quatrième trimestre aux Etats-Unis comme à l'international, une accélération après 2% aux Etats-Unis au troisième trimestre et des reculs au premier semestre. La direction vise environ 5% de croissance dans la publicité domestique ce trimestre et voit du "potentiel" pour une accélération en cours d'année. A l'international, elle attend une croissance proche de 10%, notamment grâce à "des signes de stabilisation en Europe".

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