Vivendi progresse mais reste en deçà des attentes du marché

Vivendi a publié jeudi un chiffre d’affaires en hausse de 16 % pour le premier trimestre grâce à l’intégration de Havas, mais qui ressort inférieur aux attentes. Et il n’a pas encore tranché sur une entrée en Bourse de sa filiale Universal. À 3,109 milliards d’euros, l’activité du groupe sur le trimestre est en deçà du consensus des analystes interrogé par le fournisseur de données Factset, notamment en ce qui concerne la performance de la filiale de musique Universal Music Group (UMG). Le groupe, dont Yannick Bolloré a pris la présidence du directoire, n’a pas donné d’indication décisive concernant son projet d’introduction en Bourse de cette filiale, très attendu par le marché. Le conseil de surveillance va "étudier et réaliser les opérations juridiques préalables nécessaires à l’évolution possible de la structure actionnariale du capital d’Universal". "Le directoire présentera ensuite les différentes options d’évolution", indique le groupe dans son communiqué. "Une vente complète n’est pas sur le radar" et il n’y a pas de calendrier défini pour ce projet à ce stade, a précisé le président du directoire, Arnaud de Puyfontaine, au cours d’une conférence téléphonique. À taux de change et périmètre constants, les ventes du groupe sont en hausse de 3,3 % sur le trimestre. 

Universal, qui est sa principale filiale, a vu son chiffre d’affaires baisser de 4,8 % à 1,222 milliard d’euros (4,5 % en organique) tandis que les ventes physiques ainsi que le merchandising ont reculé sur le premier trimestre. Les revenus issus des ventes de musique numérique (streaming et abonnements) ont en revanche continué à progresser, gagnant 31,5 % sur la période. Vivendi assure que ces ventes numériques ont encore accéléré en avril, portant la croissance des revenus d’Universal à 7,2 % en organique pour les quatre premiers mois de l’année.

Canal + toujours en difficulté en France

Canal + affiche une progression de 2,1 % de son activité au premier trimestre, à 1,298 milliard d’euros (+2,5% en organique), portée par l’international. En France, malgré de nouvelles offres plus accessibles, le chiffre d’affaires reste stable et le nombre d’abonnés s’effrite encore, même si le groupe se félicite d’une baisse du taux de résiliation. Canal + comptait en France à la fin mars 8,011 millions d’abonnés, y compris avec les offres souscrites auprès des opérateurs télécoms, contre 8,067 millions fin 2017. À la fin du premier trimestre, 4,702 millions abonnés avaient souscrit un contrat directement avec Canal + (sans compter le service de vidéo en ligne Canalplay), contre 4,751 millions fin 2017. 

Havas, qui affiche un chiffre d’affaires de 482 millions d’euros sur la période, n’est pas épargnée par les difficultés du secteur de la publicité. Vivendi ne fournit pas d’évolution sur une base comparable pour la performance de sa filiale, intégrée en juillet. Par rapport au revenu de 519 millions d’euros publié par Havas pour le premier trimestre 2017, son chiffre d’affaires est en recul de 7 %. Havas explique avoir subi "un coup de frein" en France au premier trimestre (-2,3 % en organique), à cause notamment de la perte d’un contrat avec PSA. En Amérique du Nord, la société affiche "une performance satisfaisante" mais a aussi dû encaisser des pertes de clients de son agence Arnold.

 Vivendi se dit "confiant quant à l’évolution de ses principales activités pour le reste de l’année 2018". Il a confirmé son objectif d’un bénéfice d’exploitation (Ebita) avant charges de restructurations de 450 millions pour Canal + en 2018 et de 500 millions en 2019. Le groupe Bolloré, qui intègre désormais dans ses comptes Vivendi, a parallèlement publié jeudi un chiffre d’affaires trimestriel plus que doublé (+107%) à 5,33 milliards d’euros. Au cours du premier trimestre, il a porté sa participation dans Vivendi à environ 24 % du capital. 

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