Yannick Bolloré critique sur la communication de Canal+

Invité de l’Association des journalistes médias, Yannick Bolloré, le patron de Havas, a critiqué mardi la communication de la direction de Canal + et n’a pas exclu de prendre à terme des responsabilités dans sa maison mère du groupe, Vivendi, en cours de rapprochement avec le groupe publicitaire qu’il dirige. Pour Yannick Bolloré, la communication de Canal plus autour de ses "tentatives de redressement" n’ont "pas été expliquées de manière optimale" conduisant à une dégradation de l’image de la chaîne. "Moi, ma recommandation à Canal +, que je n’ai pas encore faite, c’est de s’appuyer sur Havas pour gérer la communication corporate", sachant que BETC, agence du groupe Havas s’occupe de la communication publicitaire des programmes de Canal +.  Havas

Évoquant l’actuelle direction, Gérald-Brice Viret, directeur des antennes de Canal + et Maxime Saada, Yannick Bolloré a estimé qu’il "fallait qu’ils s’expriment plus" et plus clairement. Pour Canal +, "la feuille de route c’est de développer une nouvelle offre pour les abonnés. Le tournant majeur ça a été une offre accessible à 20 euros par mois", a-t-il détaillé Le groupe, qui gardait jusqu’ici jalousement la gestion de ses abonnés, a aussi accepté de se faire distribuer par les opérateurs télécoms, "c’est pour Canal + un vrai changement de dogme" mais sur ces points le message n’est pas passé, a-t-il observé. Le responsable a déploré le conflit avec les sociétés de gestion de droits d’auteur, qui doit, selon lui, être réglé "rapidement". Il a aussi critiqué l’initiative du groupe de contester la sanction publicitaire du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) à l’encontre de l’émission de C8 "Touche Pas à mon poste" après une séquence jugée homophobe de son présentateur vedette Cyril Hanouna. Le groupe réclame au CSA 13 millions d’euros, correspondant au préjudice que Canal + estime avoir subi. "Avoir une relation conflictuelle avec son régulateur n’est pas la meilleure de stratégie", a commenté Yannick Bolloré. Interrogé sur un futur rôle au sein de Vivendi, Yannick Bolloré a convenu que "le chemin naturel s’inscrit dans cette direction". Mais pour l’instant, "je suis très heureux où je suis", a précisé le PDG d’Havas. Vincent Bolloré avait indiqué que son fils Yannick était appelé à prendre des "responsabilités croissantes dans Vivendi", à l’occasion de l’assemblée générale du groupe Bolloré.

Havas toujours dans les festivals

Invité à commenter la décision du groupe Publicis de suspendre pendant un an sa participation aux festivals et compétitions publicitaires, le temps de développer un nouvel outil d’intelligence artificielle, Yannick Bolloré a assuré qu’Havas continuerait de son côté à participer à ces manifestations. "Mêmes s’il est vrai qu’elles coûtent cher et qu’elles sont parfois difficilement lisibles en raison de la multiplication des catégories, notamment aux Cannes Lions, Havas continuera de participer parce que je crois fortement que la créativité est plus importante que jamais dans nos activités", a-t-il déclaré. Enfin, revenant sur la décision d’Havas Londres, au printemps dernier, de couper ses investissements sur YouTube après que l’agence ait découvert que des publicités étaient associées à des contenus inappropriés, Yannick Bolloré a estimé que cette affaire avait au moins eu le mérite "de rappeler à nos clients le rôle de conseil des agences", soulignant par ailleurs que l’affaire avait été réglée depuis par la mise en place d’un outil développé en collaboration avec YouTube, le Meta Quality Barometer, capable de reconnaître la nature des vidéos diffusées et d’harmoniser la diffusion des publicités.

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