SXSW #4 : IA vs AI

Un an après leur première escapade texane, Capucine Pierard, Managing Partner et Chief Data Officer, et Sébastien Emeriau, directeur du planning strategique et de l'innovation chez Havas Media, sont repartis à Austin (Texas) participer au festival South by Southwest. Ils nous envoient leurs cartes postales du festival techno musical le plus hype qui soit.

Il parait que les chercheurs ont retardé le développement de l’Artificial Intelligence, en choisissant de se concentrer sur la conquête de l’espace, comme s’ils avaient voulu retarder la confrontation avec celle qui allait les remplacer un jour.

Mais comme le fluide vital trouve toujours sa voie, l’AI a fait son chemin et serait en train d’atteindre son Tipping Point. Des plus techniques au plus prophétiques, on ne compte plus les conférences sur le sujet à SXSW. Eric Horvitz, patron de la recherche de Microsoft, nous le rappelle en citant Turing  « Lorsque les machines construirons des machines capables de construire d’autres machines… »

A Austin, plus personne ne parle du nouveau réseau social ou de la nouvelle appli qui va changer la façon de livrer des burgers vegan, mais de ce qui fait de nous des humains : notre intelligence. Les machines vont-elles nous voler le feu dans un mouvement prométhéen inversé ?

Le sujet est abyssal, et tellement compliqué à appréhender qu’il me faut plusieurs conférences sur l’IA et les robots, l’IA et la santé, l’IA et les transports, l’IA et le storytelling, l’IA et le commerce, l’IA et la création,  l’IA et la Food, l’IA… pour prendre conscience d’un phénomène qui va toucher tous les aspects de notre vie.

Mais comme l’explique, Martin Wezowski, chief designer et futurist chez SAP, c’est tout à fait normal qu’on ait du mal à saisir, car l’homme voit le monde comme un phénomène linéaire et progressif, et n’arrive pas à appréhender les phénomènes exponentiels, (vous savez, ces courbes qui commencent très bas et qui montent très vite très haut de façon très surprenante)

Or l’IA est complètement exponentielle...

Le sujet fait tourner les têtes et Antonio Garcia Martinez, start-upper banquier repenti qui avait prévu de faire une keynote sur son livre Chaos Monkey, hacke sa propre conférence pour parler des conséquences de l’IA. A chaque fois qu’il croise quelqu’un, il ne peut s’empêcher d’imaginer une IA qui pourrait faire son boulot à sa place. Un nouveau genre de névrose. Alors chômage, guerre, épidémie, révolution et effondrement de l’état, il annonce un avenir effrayant devant une salle hilare, car bonne nouvelle, le monsieur est dépressif mais très drôle, un fils spirituel geek de Woody Allen.

Sans doute pour nous rassurer, Ray Kurzweil, patron de la recherche chez Google et grand transhumaniste impatient d’opérer la fusion Homme/Machine, est venu avec sa fille, cartoonist au New Yorker, nous offrir un dialogue familial léger et visionnaire sur le sujet (cf illustrations ci-dessus). Si vous voulez connaître notre futur, écoutez Ray, car selon ses dires, 87% des prédictions qu’il a faites en 1999 dans son livre « The Age of Spiritual Machine » se sont vérifiées 10 ans plus tard.

Face à tant d’(in)certitudes, un peu déboussolé, j’ai été sauvé par une autre conférence : AI vs IA, the Next GeN. La solution viendrait-elle de la simple inversion des lettres ? Et si on passait de l’Artificial Intelligence à l’Intelligence Amplification, un concept qui remet l’homme au centre, en mettant à sa disposition les bienfaits des machines. Comme si cet intelligence numérique n’était finalement qu’une version avancée du silex, de la roue ou de l’électricité : un outil à notre disposition.

Il est temps de prendre notre destin entre nos mains, et de regarder les machines les yeux dans les yeux. (qui s’y colle ?)

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