SXSW, l'âge de raison ?

Capucine Pierard, Managing Partner, Chief Data Officer, et Sébastien Emeriau, directeur du planning strategique et de l'innovation chez Havas Media, nous envoient des cartes postales écirtes et visuelles du festival South by Southwest, plus connu sous l'acronyme SXSW qui se tient à Austin (Texas) du 11 au 20 mars.

A SXSW, quand Obama vient faire un speech d'ouverture de Festival, c'est la folie, et pourtant Le Texas est sans doute son meilleur ennemi, (l'ennemi de tous les gouvernements qui ne sont pas des Bush). La fascination est là, la ferveur presque, et son show, euh son keynote enflamme la salle comme la Tech enflamme maintenant la vie des gens. Sa présidence a marqué le triomphe du Cool, sa présence marque la victoire de la Tech, nouvelle forme de mantra populaire, au centre de tous les sujets économiques, politiques et sociétaux, entre divertissement ultime et sauvetage du monde.  Ce n'est pas pour rien qu'il finit son intervention par un appel aux forces vives de la Tech Industry à se pencher sur les vrais problèmes du monde (la santé, la pauvreté, la guerre, le terrorisme...) en taquinant l'audience d'un "It's enough to focus on the next cool thing".
Et sans le vouloir, SXSW change de dimension cette année: les sujets des conférences et tables rondes évoluent, oubliant un peu la légèreté insouciante des éditions précédentes. On parle de responsabilité, de privacy ("Data Ethic in in the age of the quantified society", "Deep web and dark social, is anything realy private ?", des limites de l'intelligence artificielles ("Will AI Augment or destroy Humanity", "The Singularity and the question of God") autant de sujets traités comme des dissertes de philosophe ou de moralisateur, confirmant la place des GAFA et NATU (Netflix, Airbnb, Tesla, Uber) dans nos vies.  L'extraordinaire couverture du CES par les journaux télé hexagonaux appartient au même phénomène, avec ces drones, objets connectés, robots, intelligences artificielles, voitures autonomes qui existent sur nos écrans alors qu'ils sont à peine dans nos vies.
La 1ère partie d'Obama - le jeune et charismatique Casey Gerald, “Most Creative People in Business” by Fast Company - l'a bien compris, qui fait sa prêche contre le Gospel de la Tech, nouvel avatar à ses yeux du Gospel du Marché ou du Gospel des Idéologies, incitant chacun à chanter plutôt le Gospel of Doubt, celui de la réflexion et de la recherche de nouvelles voies.
Mais voilà, SXSW a 30 ans, comment faire autrement ?
D'aucuns diront que c'est même un peu vieux pour atteindre l'age de raison.
Cela donne une nouvelle dimension à la fameuse citation de Spiderman, que nous prenions tous comme une simple punchline de Comics (autre versant de la culture geek triomphante). "With great power comes great responsibility"

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