« Les médias ont un rôle fondamental à jouer sur l’IA » - Louise Ekland
C'est Louise Ekland, animatrice TV bien connue des téléspectateurs, qui se prête à l'exercice de la rubrique "La semaine de..." en ce vendredi, la première de l’année. Elle revient sur sa semaine mais aussi son année 2024 qu’elle qualifie d’’’exceptionnelle’’. En particulier, elle se souviendra du 28 juin où, après plus de 20 ans passés en France, cette Britannique d’origine est devenue officiellement française lors d’une cérémonie au ministère des Armées, dirigée par Sébastien Lecornu.
CB News : Cette semaine, quel est votre + ?
Louise Ekland : Mon “plus” de cette semaine, c’est l’énergie retrouvée après une année 2024 marquée par des projets d’une ampleur exceptionnelle. Avec Team Ekland, nous avons eu le privilège de collaborer avec Havas Events, Havas Play, et Toyota Motor Europe sur un projet ambitieux autour des Jeux Olympiques et Paralympiques. Ce défi, qui a mobilisé une petite équipe de 10 personnes en plein cœur de Paris, nous a permis de produire plus de 200 films en 16 langues. Ce fut une aventure humaine et professionnelle intense, enrichie par des rencontres uniques avec des athlètes, les équipes de Toyota, et nos partenaires d’Havas. Parallèlement, j’ai également eu la chance de vivre les JO sous un autre prisme en co-animant Télématin avec Thomas Sotto depuis le toit du Musée de l’Homme, ainsi que les Paralympiques avec Samuel Ollivier depuis le rond-point de l’Arc de Triomphe. Après une année aussi riche, j’ai pris le temps de souffler et de me ressourcer, notamment lors d’un séjour à Tenerife. Aujourd’hui, je démarre l’année avec une énergie renouvelée, prête à relever de nouveaux défis. La grisaille et la galette ne m’atteignent pas ! ;-)
CB News : Qu’est-ce qui a retenu votre attention cette semaine dans les médias ?
Louise Ekland : Je suis depuis 3 ans sur le tapis rouge du Festival de Cannes pour France TV, je repars pour une quinzaine Cannoise d’ailleurs en 2025 ! Quelle chance, du coup je suis de près l’actu cinéma ce qui m’a particulièrement marquée dans l’actualité cette semaine, c’est la cérémonie des Golden Globes, et plus précisément le prix remis à Demi Moore pour son rôle dans The Substance, réalisé par la talentueuse française Coralie Fargeat. Le film est un drame d’horreur corporelle où Moore incarne Elisabeth Sparkle, une ancienne star hollywoodienne qui, après avoir été licenciée à cause de son âge, utilise une substance mystérieuse pour créer une version plus jeune d’elle-même, explorant ainsi les thèmes de l’obsession de la jeunesse et des standards de beauté imposés par la société. Ce qui m’a touché, au-delà de sa performance extraordinaire, c’est son discours. Elle est revenue sur une remarque blessante d’un producteur il y a 30 ans qui l’avait qualifiée de ‘popcorn actrice’, une expression péjorative pour désigner des actrices perçues comme superficielles. Aujourd’hui, elle prouve brillamment le contraire. Je trouve ce moment inspirant, car il rappelle à quel point les préjugés peuvent limiter des carrières, surtout pour les femmes dans l’industrie du cinéma. Demi Moore a su briser ces barrières et s’imposer comme une actrice majeure, capable de porter des projets profonds et puissants. C’est une belle leçon sur la persévérance et l’évolution du regard porté sur les artistes dans ce métier. Une reconnaissance plus que méritée.
CB News : Qu'avez-vous appris d'intéressant concernant les initiatives à impact ? Dans les médias, la rue, les magasins, chez des amis, au travail…
Louise Ekland : Récemment, j’ai eu le privilège d’animer le World Living Soils Forum, une initiative remarquable organisée par Moët Hennessy à Arles. Ce forum international, dédié à la préservation, la santé et la régénération des sols, a réuni des experts, des agriculteurs, des scientifiques et des acteurs du secteur privé et public pour discuter des défis et des solutions liés à la dégradation des sols. Les sols sont un écosystème complexe et encore trop souvent méconnu. En totale interdépendance avec l’eau, la biodiversité et le climat, notre agriculture, notre économie et notre santé dépendent de leur état. Pourtant, plus de 40% des sols sur la planète sont actuellement dégradés. Il est donc urgent d’agir pour les protéger et les régénérer. Ce forum a été une révélation pour moi. J’ai pris conscience que la santé de nos sols est directement liée à la qualité de notre alimentation et, par extension, à notre santé globale. Sans sols vivants et fertiles, il est impossible de produire des aliments sains et nutritifs. Cette prise de conscience m’habite désormais, et je réfléchis activement à la manière dont nous pouvons tous contribuer à la préservation de cette ressource vitale.
CB News : Et quelque chose vous a-t-il froissé ? Votre - de la semaine ?
Louise Ekland : Ce qui m’a vraiment froissée cette semaine, c’est la récurrence des discours alarmistes autour de l’intelligence artificielle dans les médias, sans toujours offrir un vrai regard critique ou nuancé. Bien sûr, les avancées technologiques soulèvent des questions légitimes - notamment sur la protection des emplois et des données personnelles - mais j’ai le sentiment que l’on tombe trop facilement dans une forme de sensationnalisme qui génère de la peur, plutôt que de la réflexion. Les médias ont un rôle fondamental à jouer pour informer et éduquer, et il est essentiel que nous prenions le temps d’expliquer ces révolutions technologiques, plutôt que de les diaboliser ou de les présenter uniquement comme des menaces imminentes. Nous devons accompagner le public dans cette transition, sans céder à la panique. Sinon, nous risquons de créer des résistances inutiles et de passer à côté de grandes opportunités pour la société.
CB News : Cela fait 2 ans qu’on vous retrouve sur la plage de RTL AdAlliance au moment des Cannes Lions. C’est un moment important pour vous ?
C’est toujours un moment un peu suspendu de se retrouver à Cannes pendant les Lions, sur la plage de RTL. C’est un rendez-vous incontournable pour le monde de la créativité et de la communication, et j’adore l’énergie qui s’en dégage. Ce mélange de réflexion, d’innovation et de rencontres inspirantes, c’est précieux. Cela fait deux ans que j’ai la chance de contribuer à cet événement avec Team Ekland, et c’est un vrai plaisir de pouvoir animer des tables rondes avec des intervenants du monde entier sur des sujets qui nous passionnent tous. Avec les équipes, on capte ces échanges avec notre régie live stream ultra light, on crée du contenu pour les réseaux, on partage les idées, et je trouve que c’est une belle manière de faire vivre l’événement au-delà de Cannes. Et franchement, je suis ultra heureuse de retrouver Carine Jean-Jean et les équipes de RTL AD Alliance pour une troisième saison cette année. Ces moments-là, c’est un concentré d’inspiration, de discussions passionnantes et de bonnes ondes. On repart toujours boosté, la tête pleine d’idées nouvelles. Et ça, j’adore.
CB News : Le vendredi en général, votre week-end est-il déjà planifié ? Un peu ? Beaucoup ? Pas du tout ?
Louise Ekland : Je suis quelqu’un qui planifie beaucoup, je dirais même que ma vie est une grosse production ! Donc oui, mes week-ends sont assez bien organisés, à l’image du reste de ma vie. J’essaye d’avoir un vrai équilibre entre travail et vie privée, parce que c’est quelque chose qui me tient à cœur. Les week-ends sont souvent consacrés à ma famille, c’est une priorité. Je pose mon téléphone, je ne regarde pas mes mails, j’essaie vraiment d’être présente. La plupart de mes week-ends et des vacances scolaires sont réservés à ma famille. Ce week-end, par exemple, je pars à Liverpool retrouver mes parents. C’est essentiel pour moi. Je pense qu’il est important de garder un lien fort avec les siens, et j’essaye de les voir aussi souvent que possible. Je leur parle d’ailleurs tous les jours. C’est une forme de rituel pour moi, un moyen de rester connectée, même à distance. J’essaye aussi de me garder du temps pour faire un peu de sport. C’est un équilibre que je recherche en permanence : travailler beaucoup, mais ne jamais perdre de vue les priorités essentielles.