Le Cortex d'Havas Village a un an : interview des deux "têtes"

Benoit Lozé et Sébastien Emeriau, co-présidents du Cortex - Havas

Sébastien Emeriau et Benoit Lozé,  co-présidents du Cortex - Havas

Agrégeant l’ensemble des plannings stratégiques des agences de Havas Village, le Cortex, créé il y a un peu plus d'un an, réunit planneurs créatifs, datas, médias, contenus, et innovation. Benoit Lozé et Sebastien Emeriau, co-présidents du Cortex, racontent cette première année de construction  en rappelant la conviction originelle soit "l'aberration à voir les équipes de planning stratégique créa et media ne pas travailler sincèrement ensemble".

Les plannings stratégiques de Havas Paris et Havas Media ne font plus qu’un depuis maintenant un an. Qu’est-ce qui a motivé ce rapprochement ?

Sébastien Emeriau : ce sont les marques qui ont motivé ce rapprochement. Les enjeux de communication sont devenus trop complexes pour les résoudre avec un seul hémisphère. Les clients nous le faisaient remarquer autant lors des grosses recommandations qu’à l’occasion de petites idées d’activation. Il y a une forme d'aberration à voir les équipes créa et media ne pas travailler sincèrement ensemble. De plus, c'est une formidable machine à penser, cerner un sujet, ouvrir des pistes, imaginer des solutions…

Benoit Lozé : les clients sont preneurs de dispositifs médias qui soient toujours plus créatifs et de dispositifs créatifs qui soient plus encore robustes en termes de points de contact et d’efficacité. On se renforce les uns les autres sur ce point. On est 40 avec des expertises très variées média, étude, data, social … mais in fine, nous sommes 40 planneurs avec un seul métier : trouver des réponses simples et performantes à des problèmes complexes. Plus pragmatiquement le rapprochement a également permis de mettre en commun nos outils de travail. La data, c’est un mot un peu magique, mais ça coûte cher. En mutualisant nos ressources, on a aujourd’hui accès à un catalogue d’outils uniques sur le marché pour faire du ciblage, de la veille, de la prospective, de l’analyse sémantique…

Cortex, ce n’est pas un peu prétentieux comme appellation ? Plus sérieusement, quelle est la valeur ajoutée de cette initiative, notamment auprès des différentes entités du groupe ?

Sébastien Emeriau : ah ah, ça fait des années que les planneurs sont traités d'intellos ou accueillis dans les réunions par des "et voilà l'intelligence !", on s'est dit qu'il fallait y aller à fond. Plus sérieusement, vous connaissez la valeur ajoutée d'un planning dans une agence, et bien vous la multipliez par deux (ou vous la mettez au carré si on est vraiment chaud) et ça rayonne sur toutes les entités, créa, média, innovation, prospective.

Benoit Lozé : ce n’est pas un nom génial, mais il a le mérite d’être clair : si vous avez une tough question à laquelle répondre, on est là. Si vous ne savez pas par quel bout prendre un sujet on est là. Si vous avez besoin d’une data introuvable, on est là.

Et auprès des clients ? Vous êtes ouverts aux collaborations en direct avec les annonceurs ?

Sébastien Emeriau : nous avons passé la première année à mettre en place notre mode de fonctionnement, à travailler sur les briefs, les pitchs, mais aussi sur des études d'envergure comme L’observatoire des marques dans la cité, Le marketing frugal ou le monde qui vient. Nous avons eu des retours exceptionnels de nos newsletters pendant le confinement, avec de multiples questions de clients directement adressées à nous. C'est là que nous avons compris que nous pouvions les accompagner en direct, surtout dans cette période qui s'ouvre et s’accompagne de moins de certitudes et la nécessité de tout repenser.

Benoit Lozé : on a gagné notre premier client 100% Cortex cette année et on en est très fiers. Le planning devient enfin directement un centre de rentabilité et de business dans l’agence… Blague à part, le projet n’est pas d’être une agence dans l’agence, mais on aime bien l’idée qu’un client vienne nous voir en direct pour réfléchir à une problématique en mode 100% planning. C’est original, c’est puissant. Ça offre toujours un éclairage nouveau, notamment sur des questions complexes.

Vu du Cortex, le monde d’après, s’il existe vraiment, ressemble à quoi ?

Sébastien Emeriau : le monde qui vient ressemble à ce que chacun a envie d’en faire. Les marques sont attendues. Leur énergie, leur vision, leur pouvoir d’inspiration seront indispensables pour forcer le dessein.

Benoit Lozé : le monde n’a jamais eu autant besoin de planning stratégique… pour cerner les tendances de fond, les fausses pistes, les leviers utiles ; pour rassurer, guider, se reposer les bonnes questions ; bref pour essayer modestement d’emmener nos clients dans la bonne direction dans ce monde si instable.

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