Lionel Cuny (Insign) "faire passer les égos derrière le collectif"

 Lionel Cuny, président de l’agence Insign

Nous poursuivons notre série d'entretiens "confinés", débutée le 17 mars (!). Aujourd'hui, celui de Lionel Cuny, président de l’agence Insign. Très transparent, notamment sur le recours au chômage partiel.

1) Comment vous et votre entreprise allez-vous ?

Lionel Cuny : je suis inquiet forcément. J’admire ceux qui ne le sont pas et pour qui tout va bien ... Mais ça ressemble à un faux nez. Je suis surpris que personne n’assume publiquement d’avoir mis en place du chômage partiel alors que c’est le cas dans beaucoup d’agences. C’est notre cas. Je n’ai pas envie de faire croire que l’agence est sereine, que tout va bien. J’ai connu 2001 et 2008, je sais que les budgets marketing et communication font partie des premiers sacrifiés. J’ai été transparent avec tous mes collaborateurs, en leur disant que je ne savais pas ce qui allait se passer. Que mon objectif n’était pas de faire du profit, mais de me battre pour préserver leurs jobs et renforcer le collectif de l’agence.

2) Comment vous êtes-vous adapté à cette situation très particulière ?

Lionel Cuny : on s’est adapté comme tout le monde, en ayant pas le choix. On avait la chance d’être sur trois sites distants (Paris, Lyon et Tournon), d’avoir généralisé le télétravail depuis plus de trois ans et donc les process et l’infrastructure en place. Ça n’est pas toujours facile, parce que nous avons une population de collaborateurs jeunes, qui n’ont pas forcément beaucoup d’espace, et pour qui travailler chez soi, de manière intensive et sur une période aussi longue n’est pas évident. On essaie d’être proches, de privilégier les contacts humains et moins le mail. On a revu nos instances de pilotage pour coller à la réalité de l’activité et de nos enjeux. Nous avons « productizé » des approches, au sein d’une plate-forme, WeTechCare pour apporter des solutions faciles à mettre en œuvre, accessibles et surtout rapide à déployer. La procrastination est notre ennemi en tant de crise, il faut agir et faire.

3) A quel point la communication et la publicité sont importantes dans ce contexte ?

Lionel Cuny :  évidemment que la communication est importante dans ce contexte, pour donner le sens de l’action, pour engager ses clients autant que ses collaborateurs. On voit bien que le sujet aujourd’hui n’est pas tant la réalité que la perception de la réalité. La bonne communication engage, crée de l’adhésion, et rapproche perception et réalité. Je crois surtout que la période est une formidable opportunité pour tester, essayer des nouvelles choses, changer drastiquement des manières de faire, des arbitrages budgétaires pour se concentrer uniquement sur ce qui a le maximum d’impact, en un minimum de temps et avec le minimum d’effort. L’agence doit être un partenaire pragmatique, orienté performance avant tout, dont les intérêts sont alignés avec ceux de ses clients.

4/ Avez-vous, au moins une bonne nouvelle à nous transmettre ?

Lionel Cuny : la fierté d’avoir une équipe aussi soudée et des collaborateurs aussi engagés. De voir qu’on peut déplacer des montagnes et faire passer les égos derrière le collectif. Voir les équipes se mobiliser pour sortir une plateforme de solutions comme nous l’avons fait en moins d’une semaine et d’avoir des premiers succès est vraiment motivant. Je me dis que j’ai de la chance de les avoir et pouvoir compter sur leur énergie.

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