Havas en avance sur les metavers
A première vue, on pourrait penser que lancer une solution qui s’appelle Metaverse (soit l'acception anglaise de metavers, mot formé par la contraction de meta et de univers NDLR) relève de l’opportunisme. Quelques jours après que Mark Zuckerberg ait annoncé le lancement d’une vaste initiative dans ce domaine des univers virtuels persistants et que le nom même de la maison mère de Facebook devienne Meta, il est facile de conclure que Metaverse by Havas démontre avant tout la capacité de réaction médiatique du groupe. Ce qui serait vrai si les trois agences qui s’associent pour monter cette solution, Havas Sports & Entertainment, Havas Paris Social et Socialyse Paris, n'étaient déjà très présentes dans les univers virtuels rassemblant les plus grandes communautés (Fortnite, GTA, LOL et autre FIFA). « Nous avons organisé pour Puma, un concert d’Alonzo sur GTA en 2020 qui a réuni à l’époque plus de gens que les concerts réels de ce rappeur », rappelle Stéphane Guerry, président d’Havas Sport & Entertainment. « C’est un moyen de toucher des audiences qui ne sont plus très présentes sur les autres supports », ajoute-t-il.
Ce qui n’empêche pas que le groupe profite de ce contexte porteur pour lancer son offre qui va lui permettre d’accompagner, mais aussi d’acculturer et de rassurer les marques sur ces nouveaux univers. « Nous sommes très heureux qu’un groupe aussi important que Facebook consacre autant d’argent et d’énergie à ce projet. Cela focalise l’attention sur ces nouveaux supports et les audiences vont forcément en profiter », souligne Stéphane Guerry. Le marché va connaître une accélération lorsque l’on passera des masques Occulus à des lunettes beaucoup moins isolantes », estime Frédéric Saint-Sardos, le président de Socialyse qui apportera son expertise de performance sociale à Metaverse by Havas.
Convaincus de la réalité du business à venir et du fait que les marques se développeront dans ces nouveaux mondes, les fondateurs de Metaverse by Havas vont offrir un service complet de conseil, de création, de média et de commerce. Quant aux revenus, ils sont loin de n'être que virtuels. Même si les monnaies digitales sont encore difficiles convertir, certaines initiatives prouvent que l'on peut faire cash à partir des mondes virtuels. Ainsi la présence de Louis Vuitton dans League of Legends à certes permis de vendre des skins dans le jeu, mais aussi une collection capsule dans les boutiques physiques de la marque. "Ce sera à nous d'affiner nos idées, de travailler l'humain, pour développer ce nouveau terrain de jeu", conclut Ludovic Chevallier, manager de Havas Paris Social.