Havas Village au sens propre

Havas Paris

Du sens. Voici quelque temps que le groupe Havas veut en donner à son action. « Make a meaningful difference to brands, businesses and people » est pour le groupe de Yannnick Bolloré, plus qu’une signature, mais un objectif. En cette période post confinement, à défaut de post covid, la quête de signes et de sens est encore plus importante que jamais. Alors que la publicité est interpellée sur son utilité et sur son respect de l’environnement, le groupe a décidé de se mettre en ordre de marche pour un "meaningfull impact". "Nous sommes trop souvent, nous publicitaires, perçus comme des donneurs de leçon et il est temps de mettre en pratique ce que nous conseillons à nos clients en termes de limitation de notre impact environnemental", explique Raphaël de Andreis, le président de Havas Village France. Ledit Village, qui regroupe toutes les activités du groupe en France s’est donc mis en ordre de marche avant tout pour mesurer son impact dans toutes ses activités qu’il s’agisse de sa production ou de son organisation. "Nous sommes les premiers à pouvoir donner à nos clients des détails sur l’impact environnemental des dispositifs de communication que nous leur conseillons. De la conception au plan média, en passant par la production, l’idée est de pouvoir réduire au maximum l’impact, ou de le compenser dans certains cas", poursuit Raphaël de Andreis. Évidemment, cette quête de la neutralité carbone "ne doit pas se faire aux dépens de la créativité, souligne Nathalie Pons-Dumain, DGA d’Havas Paris. Au contraire, ces nouvelles contraintes sont aussi des sources de créativité", ajoute-t-elle.

Mais au-delà des campagnes, c’est toute l’organisation interne du groupe qui est concernée par ce programme. Le plastique a ainsi été banni de l’immeuble de Puteaux, de même que les capsules de café en alu et tout ce qui ne peut être recyclé. "Le service des achats a été largement mis à contribution dans ce travail", explique Nathalie Pons-Dumain, chargée de l’engagement et de l’inclusion. De fait, "venir faire la leçon à nos clients en voiture diesel était un peu contradictoire", explique le patron. Raphaël de Andreis, qui vient justement de publier un roman avec Bertil Scali mettant en scène une dictature écologique [1] est particulièrement alerte sur ce sujet. "Tout le monde est d’accord pour sauver la planète, mais personne ne veut commencer chez soi", remarque-t-il. "En lançant ce programme, qui s’inscrit dans la volonté du groupe Vivendi d’aller vers un avenir décarboné, nous voulons précisément créer un mouvement qui puisse profiter à toute la profession publicitaire", affirme-t-il. "Si ce mouvement est copié par les autres acteurs du secteur, ce sera une très bonne chose" ajoute Pons-Dumain qui se donne pour objectif d'obtenir l'exigeant label B Corp qui  est attribué aux sociétés commerciales répondant à des exigences sociétales et environnementales, de gouvernance et de transparence. "Il reste du travail mais c'est nous y arriverons", promet-elle. 

[1] Air de Bertil Scali et Raphaël de Andréis, Michel Lafon.

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