Jacques Séguéla : "Nous avons redécouvert, pour une fois unis, la solidarité, la générosité, l’ingéniosité"

Jacques Séguéla

Quatrième semaine d'isolation sociale et CB News poursuit ses interviews de responsables et de personnalités du monde de la communication. Ce matin, la réponse de Jacques Séguéla, vice-président d'Havas. Sans surprise, il n'en fait qu'à sa tête. Et c'est pour ça qu'il est Séguéla.

Si vous deviez expliquer cette situation à un martien dans quelques années, ce serait ….

Jacques Séguéla : désolé de ne répondre qu’à votre dernière question. Les temps sont trop incertains, trop ancrés dans le factuel de la surinformation 24h chrono, pour en rajouter. Mais comment ne pas se précipiter, à cœur battant, sur votre invite martienne, et l’envie, qui me ravie, d’écrire ce mot que vous ferez suivre à mes amis les martiens.

Salut le Martien,

Que te dire ? Nous nous battions contre un ennemi aussi implacable qu’invisible. Mais cet ennemi était en nous : impréparation, hésitation, temporisation notre vieux mal français. Ce fut une guerre à l’envers. Pour se battre, 40 millions de français n’avaient pour arme que de rester chez eux ? Certains découvrant avec patience la solitude du télétravail, les autres les neurones sur pause débordés de ne rien faire sinon applaudir à 20h les héros en blouses blanches qui se sacrifiaient pour eux.

Mais ce massacre des innocents ne fut pas que tombe et hécatombes, il nous a rappelé à l’essence de la vie : l’homme. Dans cette tuerie aveugle et sourde, nous avons redécouvert, pour une fois unis, la solidarité, la générosité, l’ingéniosité allant jusqu’à privilégier « les gens pas l’argent ». La pub y a trouvé son compte. Les marques se sont disputées l’incarnation de ses valeurs régénérantes. Celles qui ont su le faire avec talent les portent encore 4 ans après. Les autres rament. Ce 11e fléau d’Egypte nous a préparés à la guerre d’Après, une guerre positive et heureuse. Il ne s’agit pas de sauver les terriens mais de sauver la terre, notre mère à tous. Et nous préparer, mon cher Martien, à venir te retrouver sur ta planète, notre future terre commune, où le coronavirus ne pourra plus nous atteindre

Tendresses,

Jacques

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