Pascal Nessim (Marcel) "on a tous pris très cher"

Pascal Nessim - Marcel

A la photo, on sait où est le co-président de l’agence Marcel (Publicis). Pascal Nessim raconte (un peu) ses espoirs, ses inquiétudes et son envie d'un "grand changement" pour l'agence. L'été sera studieux.

1) D'où nous parlez-vous ?

Pascal Nessim : Là je suis au 133 ! On rouvre officiellement dans quelques jours et, ce matin, j’ai eu le besoin de venir y passer un peu de temps. Je reviens de trois mois de confinement à La Ciotat, ma ville de cœur. Jamais je n’aurais imaginé y passer trois mois même dans mes rêves les plus fous. C’est dingue tout ce qu’il te passe par la tête dans ces moments. Au début tu es le nez dans le guidon pour tout régler et faire en sorte que ça fonctionne, et très vite tu comprends qu’il y a quelque chose d’intéressant, voire positif qui se passe dans un contexte affreux. Les managers de Marcel l’ont compris aussi, et une vision commune s’est dessinée naturellement. Je pense qu’après ce que nous avons traversé, et surtout ce qui nous attend, si tu n’as pas un vrai projet, humain, autour d’un business model performant, ça risque d’être très compliqué.

2) Nous sommes désormais "presque" tous en vert : de quelle couleur est Marcel ?

Pascal Nessim : Humainement, nous sommes très en forme. Plus soudés que jamais. Nous n’avons jamais autant communiqué les uns avec les autres. Chaque soir depuis le 16 mars, les managers de Marcel se retrouvent, pour ne laisser personne en détresse, pour se motiver, pour trouver des solutions, pour se soutenir, et ça a créé une vraie solidarité dès le début. En plus de ça, Charles (co-président) et moi avons animé une plénière chaque semaine, avec les 160 personnes de l’agence. Ces moments sont hyper intenses. On y annonce avec la plus grande transparence toutes les bonnes et mauvaises nouvelles, donc humainement ça c’est bien passé et l’agence me semble dans les meilleures dispositions même si on a tous pris très cher. Ensuite, nous avons sorti pas mal de campagnes pendant la période, et surtout, nous avons déjà remporté deux très beaux pitchs, on vit pour ça.  Enfin, le cadeau de fin de confinement c’est un merveilleux White Pencil des D&AD [ndlr : Act For Food de Carrefour] , le truc qui te redonne confiance ! Donc oui, Marcel est toute verte.

3) L'été est là dans quelques jours : comment sera le vôtre à l'agence ?

Pascal Nessim : Historiquement, l’été est une période compliquée pour les agences qui doivent gérer vacances et livraisons de campagnes fin août. Cette année risque d’être encore plus difficile ...car un gros gros besoin de vacances, et tout ce que nous n’avons pas fabriqué au printemps vient en plus. Ensuite, nous n’allons pas changer grand-chose à notre fonctionnement depuis mars. Le gros plus, c’est que nous avons des bureaux, donc un lieu pour nous réunir, nous retrouver, et développer nos idées. Nous allons mettre cette période à profit pour tester des choses que nous avons déjà en tête, les prémices je l’espère d’un grand changement dont finalement toutes les agences ont besoin.

4) Côté business, comment ça se passe ?

Pascal Nessim : Il faut être humble sur ces questions-là. À date, comme tout le monde, nous avons accusé le coup. La résilience est très forte et nous remontons petit à petit la pente. La vraie question qui va se poser c’est la suite. Hélas, la crise économique ne suit pas forcément la courbe de la crise sanitaire, et beaucoup disent qu’il faudra beaucoup plus de temps pour retrouver le niveau de 2019. Chez Marcel, on est tous conscients que le risque existe, qu’il est même important. Il va falloir se battre tout en restant prudent, ce que nous avons toujours fait. De belles campagnes vont sortir, les appels d’offres reviennent. Nous sommes une marque du Groupe Publicis, les métiers et talents auxquels nous avons accès nous donnent un avantage énorme sur nos concurrents. À nous de jouer donc, et aujourd’hui, ici au 133, j’ai confiance en l’avenir ;-) c’est même super excitant.

 

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