WPP en petite forme

Sale temps pour WPP, le premier groupe publicitaire mondial, qui a enregistré sa plus mauvaise performance annuelle depuis la crise financière, sans perspective de reprise en 2018. Le groupe présidé par Martin Sorrell a dû réduire trois fois son objectif de chiffre d’affaires l’an dernier, en raison de la baisse des dépenses de publicité des groupes de grande consommation, mais aussi en raison de la montée en puissance de Google et Facebook, et de l’arrivée de consultants comme Accenture, sur son marché. "2017 n’a pas été une belle année pour nous", a reconnu Martin Sorrell, le directeur général et fondateur et WPP. Pour tenter de se relancer et offrir un meilleur service, WPP va accélérer son programme de simplification en regroupant par exemple les systèmes informatiques, les plates-formes et les capacités de ses agences, qui cesseront d’être en concurrence entre elles pour remporter des contrats. La stratégie déjà en place pour ses plus gros clients comme Ford ou Colgate-Palmolive, qui repose sur la création d’une agence ad hoc regroupant tous les services demandés par la société, pourrait également être développée à une plus grande échelle. "Les clients veulent un fonctionnement beaucoup plus agile, simplifié, mieux et moins cher, et nous devons réagir à cela", a dit Martin Sorrell à la presse. "Nous sommes déjà engagés dans cette direction mais nous devons aller plus vite". Pour l’année 2017, WPP a publié un chiffre d’affaires net en baisse de 0,9 %, alors qu’il prédisait en octobre une stabilité. La demande a été particulièrement faible en Amérique du Nord tandis que le Royaume-Uni a été l’un de ses meilleurs marchés. En ce qui concerne 2018, WPP anticipe dans ses budgets une stabilité de son chiffre d’affaires net, avec une marge opérationnelle également stable à taux de change constant. Des prévisions particulièrement prudentes alors que la Coupe du monde de football, les Jeux olympiques d’hiver et les élections américaines de mi-mandat auront lieu cette année, dans un contexte de reprise généralisée de la croissance dans le monde. Ces mauvaises nouvelles ont provoqué une chute de 14 % de son titre qui était à son plus bas niveau depuis octobre 2014, entraînant dans son sillage l’ensemble du secteur, à commencer par Publicis (-3,84 %).

La France en forme

Malgré ce climat quelque peu morose, Martin Sorrell a néanmoins quelques motifs de satisfaction, parmi lesquels le marché français. Interrogé par Les Echos, le patron de WPP a estimé que "le marché publicitaire français s’améliore sous l’influence de nouvelles perspectives de croissance insufflées par la dynamique créée par le président Macron". Martin Sorrell prévoit une "croissance du revenu de WPP en France comprise entre 3 % à 4 %, accompagnée d’une amélioration de notre marge et de notre profitabilité".

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