Yoann Grumberg (ESV Digital) : L’objectif premier que nous devons tous avoir en tête est de préparer la sortie de crise

Yoann Grumberg

Deuxième semaine de confinement… CB News poursuit sa série d’interviews de professionnels de la filière communication, initiée mardi 17 mars dernier. Yoann Grumberg, CEO d’ESV Digital, une agence conseil en performance digitale, répond à nos questions.

1) Comment réagissez-vous face à cette crise sanitaire au sein de l’agence ? Pour les salariés ? Les partenaires, notamment les freelances ?

Cette situation est inédite. Dans la liste des scénarios à envisager, la crise sanitaire n’arrivait pas en haut de la liste. Nous avons donc dû nous adapter rapidement. La priorité fut la santé de nos collaborateurs. Depuis le confinement, notre enjeu est d’entretenir le moral des équipes, d’être en contact régulier avec elles, à leur écoute et de maintenir l’esprit de l’agence. Nous avions mis en place depuis longtemps les outils nécessaires au télétravail, donc nous n’avons pas eu à réagir sur cet aspect des choses. Nous avons créé une salle virtuelle au sein de laquelle ceux qui le souhaitent peuvent se réunir, partager sur tous les sujets, se défouler et se lancer des challenges afin de garder intact et même améliorer l’état d’esprit de l’agence. Par ailleurs, nous exploitons ce moment durant lequel nous avons plus de temps pour prendre du recul sur ce que nous faisons : revisiter les problématiques de nos clients, repenser notre organisation et la formation de nos collaborateurs. Évidemment, beaucoup de nos partenaires ont été impactés par des reports de campagnes ou des coupures… Concernant les freelances, conscients du caractère parfois peu stable de leur situation, nous faisons notre possible pour les privilégier et les protéger..

2) Comment réagissent vos clients ? Reports de dispositifs, de campagnes, changement de stratégies de communication ? etc.

Les clients réagissent en fonction de l’actualité et du secteur dans lequel ils évoluent. Les annonceurs dans le secteur du tourisme ont par exemple coupé quasiment toutes leurs campagnes. Dans d’autres secteurs, certains dispositifs sont reportés dans l’attente de la fin du confinement. Une des principales fédérations sportives françaises, pour laquelle nous travaillons, a reporté ses principaux événements à l’automne et les campagnes associées sont de ce fait reportées. Elles seront à nouveaux actives dans les mois précédant les événements. Nous adaptons donc les campagnes en fonction de la réalité du quotidien. Nous avons aussi conscience qu’aussi sombres que paraissent les choses actuellement, il y a de la lumière au bout du tunnel, le soleil va continuer de se lever, le monde va continuer de tourner et l’économie repartira. Nous sommes donc focalisés sur l’avenir et préparons le redémarrage des campagnes de nos clients pour le jour où l’environnement sera plus favorable. Nous prenons à cœur notre rôle de conseil et encourageons certaines marques à repenser leurs actions e-commerce en envisageant des dispositifs plus tactiques.

3) Commencez-vous à mesurer l’impact financier ?

Restons pragmatiques, zéro investissement créa ou média = zéro revenu pour une agence. Ne nous leurrons pas, l’impact financier sera important pour tous si la situation dure. Nos équipes ont pris conscience de la situation et des difficultés que rencontrent certains clients. Elles sont prêtes à les soutenir jusqu’au bout. L’objectif premier que nous devons tous avoir en tête est de préparer la sortie de crise.

4) Selon vous, comment pouvez-vous être utile — votre agence et votre secteur — à la société en ce moment ?

Notre rôle est d’être prêt pour redémarrer avec nos clients pour faire repartir l’économie. Il faut être positif, mais rester également réaliste. En cette période trouble, il ne faut pas plonger dans l’opportunisme commercial ou une démagogie facile que je peux constater sur certains réseaux sociaux, opportunisme et démagogie que je déplore. Nous sommes conscients que n’étant pas des industriels, nous ne pouvons pas fabriquer des masques ou des solutions hydroalcooliques. Notre créneau, c’est la communication. Nous apportons donc notre brique à la diffusion des bonnes pratiques pour se protéger en ces temps de pandémie et nous affûtons nos compétences pour aider le pays à redémarrer dès que possible.

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