Nicolas Duménil (We Are Social) "ne me dites plus après ça que vous détestez la pub"

Nicolas Duménil directeur de création We Are Social

Voilà nous y sommes...Dans la quatrième semaine de confinement. C'est difficile. CB News a une chance. Celle de continuer d'informer. Nous poursuivons notre série d'interviews, débutée le 17 mars, avec aujourd'hui le témoignage de Nicolas Duménil, directeur de création chez We Are Social.

1) Comment y arrivez-vous ? ou pas ? A travailler, à inspirer, à créer ?

Nicolas Duménil : nous avons été placé très tôt en confinement, dès le 11 mars, et la direction a mis en place très rapidement un process de travail à distance. Côté créa nous avions basculé quelques mois plus tôt tous nos dossiers sur le serveur de l'agence, de sorte qu'ils soient tous accessibles à distance. On a eu le nez creux. Pour le reste, rien n'a vraiment changé puisqu'on a toujours échangé sur Workplace entre nous et sur Hangout avec certains de nos clients. Désormais, j'attend juste que l’on soit tous équipé d'un casque VR pour se familiariser avec de nouveaux environnements de travail. Snap camera ou les fonds d'écrans de Zoom c'est déjà #old.

2) Avez-vous "trouvé" de nouvelles sources d'inspirations ?

Nicolas Duménil : après trois semaines de confinement j'en ai compté 67 064 631. Enfin si j'en crois les derniers chiffres du recensement. Chez We Are Social on a pour conviction de penser « people before platforms » et quand je vois toutes ces initiatives apparues pendant le confinement, je dois bien avouer que cette conviction se vérifie chaque jour. Et c'est terrible pour nous autres créatifs ! Car à peine on a eu le temps de se poser sur un brief, que l’idée est déjà sur les réseaux sociaux le lendemain. Lancée par un type tout seul chez lui en pyjama qui se fiche pas mal d'attendre les retours d'un client qu’il n’a pas...Puisque son idée à lui, c'est pour sauver le bar d'en face. Ou encore pour continuer à mater des match de foot ou des courses de F1 grâce au gaming puisque tout vient d'être annulé. Non vraiment, ne me dites plus après ça que vous détestez la pub, car vous êtes très inspirés, encore plus en confinement !

3) Qu'est-ce qui vous manque le plus dans la pratique (libre) de votre métier ?

 Nicolas Duménil : depuis le 11 mars me concernant, ce qui me manque le plus c'est le « Hovering Art Directors  ». Du coup, je me rattrape sur mon fils de 4 ans, et ça marche pas mal aussi, vu qu’il déborde moins quand je regarde par dessus son épaule.

4) L'imaginaire est libre lui : où va le vôtre si vous deviez créer une campagne pour une marque imaginaire ?

Nicolas Duménil : il est transporté au cœur du jeu Half Life, dans City 17 face à une vitre sale. Dans cet espace confiné, je pitch à qui veut bien l'entendre une idée pour une marque incroyable, vieille de 4 milliards d'années :  la Terre. Si sa problématique est complexe, puisqu'il s'agit de trouver un moyen de préserver la vie qu'elle abrite, l'idée pour y répondre est en revanche assez simple : nous allons réduire l'activité de la seule espèce qui menace tout son équilibre. Ainsi, non seulement cette pause permettra à chaque individu d'en mesurer l'impact et le bénéfice sur le plan environnemental, mais également de les recentrer sur ce qui est essentiel, leur permettre de réinventer un modèle de croissance plus respectueux, de trouver des alternatives. Bref, l'idée on la connaît tous, si nous ne changeons pas les règles, nous ne survivrons pas.

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