Guillaume Marien, CEO & owner de Mathematic, Film Craft Jury

Guillaume Marien - Mathematic

Juré dans la catégorie Film Craft, Guillaume Marien, CEO & owner de Mathematic raconte son expérience de juré. Un avis tranché.

Un bon cru votre catégorie cette année ?

Guillaume Marien : Je pense que cette année était une année très riche en projets de qualité. Le niveau était vraiment haut ! Il faut être conscient que seuls 12% des projets ont été shortlistés. Etre shortlisté a une vraie valeur et je ne suis pas certain que les gens en soient vraiment conscients... J’ai été surpris par le peu de projets soumis en VFX et cette nouvelle sous-catégorie du craft en pâtit. 

Ce fût consensuel ? Bataillé ? Surprenant ?

Guillaume Marien : Les trois à la fois ! La détermination du Grand Prix, Resolve Myanmar, fut très consensuelle [ndlr : voir le palmarès]. Dès le prejudging, le ranking de cette campagne était très haut. Je n’avais aucun doute sur ce choix. Un film parfaitement exécuté, un montage et un sound design incroyable supportant une idée forte. Nous avons aussi mené par mal de batailles... Et j’en ai perdu certaines ! Enormément de projets ont été départagés par le vote de notre Présidente Rebecca Skinner, managing director & executive producer de Superprime Films aux Etats-Unis. Surprenant également parfois. Quand, en toute honnêteté, je ne comprends pas que certains films français n’aient pas remporté un peu plus d’adhésion et ceci y compris durant le prejudging. Sur 116 films soumis, seuls 15 ont été shortlistés. Cela reste dans la moyenne cependant. Je pense au film Orange, "Content Battle" non shortlisté, au film Nikon de Altmann+Pacreau Je pense aussi au film Canal + The Pitch (Betc) et Disney Little Duck (Betc) qui ne prennent pas de prix, ni en script ni en VFX. Le film PMU de Buzzman, shortlisté, aurait aussi mérité quelque chose. 

Une tendance à retenir ou qui vous intrigue apprise auprès de vos homologues jurés ?

Guillaume Marien : Il est très complexe de juger le craft. Il faut sans arrêt demander aux gens de mettre l’idée de côté. De ne surtout pas la considérer comme l’élément clé. Tout le monde est d’accord, mais tout le monde a beaucoup de mal en vérité. Ce jury était très intéressant et enrichissant et les gens très respectueux les uns des autres. Chacun a eu son temps de parole.  Il était aussi assez surprenant de constater à quel point les problèmes de notre société sont désormais soit directement, soit indirectement, traités dans les films avec plus ou moins de sincérité. Mais la tendance est très nette. La planète a de vrais problèmes et il va falloir y faire face. 

La campagne non primée que vous retiendrez quand même ?

Guillaume Marien :  Je pense que Little Duck méritait un Prix. Soit en script soit en VFX. Mais là encore cela s’est joué à une voix. Je pense à un film anglais pour le réseau iTV nommé The Patriarch, que j’avais trouvé très bien crafté, il ne fut pas shortlisté.  Ensuite je pense que les VFX de projets français souffrent en craft du fait des délais que l’on nous accorde dans les exécutions de job. C’est d’autant plus vrai que certain de ces VFX ont été exécutés à l’étranger, et ce n’est pas un problème lié aux studios français.  Avoir de moins en moins de temps pour travailler est une tendance très forte et çà devient un frein important à l’excellence de l’exécution de nos VFX. Tout ceci est de l’arithmétique au fond, il faut inscrire plus de bonnes choses, y compris en VFX. Et très très bien choisir ses sous-catégories d’inscription. Car au fond avec quatre prix on reste quasiment dans la moyenne des 4% de prix attribués. Sachant que le 5 et 6 ème prix se sont joués à une voix et que l’on ramène de l’Or dans une catégorie importante. J'aimerais enfin dire un "grand bravo" à Nicolas Loir pour Queens de The Blaze.

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