Marie-Catherine Dupuy : "Le Club des DA a tenu le cap grâce l’engagement des membres du bureau"

MCD

Alors qu’elle s’apprête à passer la main à présidence du Club des directeurs artistiques qu’elle préside depuis 2018, Marie-Catherine Dupuy revient sur ces quatre dernières années.

Quel bilan faites vous de votre présidence du Club ?

La présidence du Club est une expérience passionnante. C’est un lieu d’échange, de partage d’expertise et de points de vue sur tous les aspects de la création. Le pouls de la création est ici. Cette présidence aura été chahutée par les évènements extérieurs - Covid, mouvement Me Too, remise en question d’une certaine forme de publicité - mais le cap a été tenu notamment grâce l’engagement et la motivation des membres du bureau. Parmi les temps forts de cette présidence, il y a eu le travail de repositionnement du Club à l’occasion de ses 50 ans. Nous avons défini à cette occasion le credo du Club - Préserver, Honorer, Inspirer - qui dit bien la vocation de notre association. Et nous avons, dans le même temps, adopté une nouvelle charte graphique plus contemporaine. Entre autres chantiers, nous avons bien évidemment fait évoluer la compétition. Nous avons réorganisé les jurys autour de 3 grands pôles - Publicité/ Digital – Production – Design ce qui a permis plus de lisibilité dans les catégories et donc dans les palmarès. J’ajouterais la création des catégories films mode, films VFX animation, la montée en puissance des catégories Son et Rédaction et la création de la catégorie Design Animé Motion design « fille » de la catégorie Habillage TV. Enfin, la croissance rapide du pôle production a permis d'’officialiser le prix du Réalisateur de l’année, qui rejoint maintenant et très légitimement le palmarès et les prix spéciaux des Talents de l’année. Ces évolutions répondent à la réalité de nos métiers. Nous avons également ouvert nos jurys à des personnalités créatives qui ne sont pas issues de notre sérail pour que leur vision vienne nourrir ou challenger celle de nos jurés. Et nous avons mené des sessions de jurys dans les écoles avec qui nous continuons de développer des liens forts. Le Club est aussi le reflet de la société. Nous nous sommes donc attachés à porter une attention à la parité sans pour autant tomber dans une forme de discrimination positive, notre seul sujet étant de célébrer et d’éclairer la création.

Vu de la présidence du Club, quel est « le bilan de santé » de la créativité française.

La création française se porte bien. En témoignent le dernier palmarès du Club et les distinctions des agences françaises dans les compétitions internationales. Elle continue de rayonner à l’internationale. Elle est reconnue. La force des idées et la qualité d’exécution sont partie intégrante de notre culture. Une grande partie de nos écoles proposent des formations d’excellente qualité. On voit nos talents s’exporter pour certains métiers comme l’animation. Autant de signes positifs qui montrent que la création française est bien vivante !

Quelque piste pour l’avenir du Club ?

Un nouveau président va prendre le relais et je ne déflorerai pas son programme. Néanmoins, il est un chantier que j’ai initié, qui me tient à cœur et pour lequel j’ai proposé de poursuivre ma mission. C’est celui de la reconnaissance du Club par le ministère de la Culture et la labellisation de la compétition. Le Club doit être considéré de manière officielle comme l’institution référente des métiers des arts appliqués français. C’est important pour ses membres. Ça l’est également pour les écoles avec qui nous pourrons travailler encore plus et mieux. Et c’est légitime car nos savoir-faire et nos talents - photographes, réalisateurs, motion designers, directeurs artistiques, etc. - font rayonner la culture française dans de nombreux secteurs au travers des marques mais pas seulement !

Doit-il s’ouvrir à de nouvelles disciplines ?

Le club est le reflet des métiers des arts appliqués à la communication. Si de nouvelles disciplines majeures pour notre économie artistique émergent, elles rejoindront naturellement la compétition. Le Club a grandi comme cela et il continuera de le faire.

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