Philippe Boucheron et  Patrice Lucet (Buzzman) : "Le Club, c’est la culture à la française"

Patrice Lucet+Philippe Boucheron

Philippe Boucheron et Patrice Lucet

À l'occasion du lancement de la compétition 2022 du Club des Directeurs artistiques, nous publions et republions les interviews des lauréats de l'édition 202. Ce matin, rencontre avec Philippe Boucheron, Buzzman, Patrice Lucet, tous deux chez Buzzman, désignés directeurs artistiques de l’année lors de la 52ème édition du Palmarès du Club des DA.

Parmi tous les prix créatifs, quelle est la saveur particulière du Club des DA ? 

Déjà, comme créatifs, nous avons grandi avec le Club : c’était notre livre de chevet, notre annuaire, presque notre Graal, donc on un rapport quasi affectif à l’institution. Ensuite, aujourd’hui il y a un nombre incalculable de concours créatifs et d’Awards, tout est ultra globalisé, c’est un peu l’hypermarché de la récompense. Le Club des Directeurs Artistiques reste la référence nationale.  Évidemment tous ces prix sont gratifiants, mais ils restent anonymes, sans identité, et à force ils perdent de leur saveur.  Le Club, c’est la culture à la française un peu comme le marché des producteurs en bas de chez toi et sa production locale. Ça ne veut pas dire que c’est moins exigeant, bien au contraire. C’est un prix de qualité. Le niveau est élevé et ça ne fait pas de cadeau. Au Club tu sais qu’il y a une âme, des créatifs, une agence avec sa culture derrière chaque boulot… Dans un milieu qui devient de plus en plus tiède et désincarné, le Club, c’est une vision française de la création, avec son identité, son caractère, et même -ça arrive- sa mauvaise foi.

Le fait de gagner ce prix pendant cette période troublée lui donne-t-il une valeur spécifique ?  

Le travail qu’on a effectué sur Burger King est sans doute sorti du lot car il est moins lénifiant que beaucoup de communications de crise qu’on a subies. On a de la chance d’avoir un client qui a autant envie de s’amuser et de se surprendre que nous. Pour ce qui est de la saveur du prix, la situation ne change rien pour nous. C’est de la création, voilà tout. Et ça nous rend très fiers d’être récompensés.

Est-ce que la crise que nous traversons a exacerbé la créativité ?  

On espère en être sorti, car on est comme tout le monde -même si ça nous a souri- on en a assez bouffé de la communication « covid ». Et soyons réalistes, ça n’a pas encouragé la créativité de manière générale, car comme pendant chaque période incertaine, les annonceurs deviennent frileux et se recroquevillent. Peu d’entre eux sont capables de prendre des risques pour justement sortir de la crise. Et si on se parle des conditions de réalisation et de production des idées, ça a bien sûr été compliqué. L’aspect positif, c’est que cette difficulté à produire a paradoxalement fait du bien à la rédaction et aux campagnes d’accroches. 

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