BuzzFeed débarque en France

Le site américain BuzzFeed, mélange d'actualités insolites et sérieuses facilement partageables sur les réseaux sociaux, a lancé lundi sa version française avec un collaborateur permanent basé à New York. Ben Smith, le rédacteur en chef, et Dao Nguyen, vice-présidente en charge des données et du développement, ont exposé la stratégie de BuzzFeed qui repose sur "le réseau des gens qui s'ennuient au bureau". Twitter et Facebook sont également un relais de croissance essentiel pour le site puisque 75% de son audience provient des réseaux sociaux et 50% de ses lecteurs s'y rendent depuis un smartphone ou une tablette, ont indiqué les deux responsables. Ben Smith, ancien du site internet politique de Washington Politico, a souligné que dans l'environnement médiatique actuel "les réseaux sociaux sont devenus le point de départ de l'audience". Quinze jours après avoir lancé, toujours depuis New York, la version en portugais et en espagnol de BuzzFeed, le site qui revendique, en moyenne, 80 millions de visiteurs par mois à travers le monde, a inauguré son site français lundi avec des articles à listes tels que "24 phrases que les célibataires en ont marre d'entendre" ou "les 15 moments les plus emblématiques du métro parisien".

Monétiser d'ici « six mois à un an »

Pour assurer son expansion à moindre frais, le site s'est associé avec Duolingo, une plate-forme gratuite d'enseignement de langues étrangères, qui propose à ses étudiants de s'exercer en traduisant des articles qui sont ensuite édités par des collaborateurs de BuzzFeed depuis New York, dont un permanent pour la version française pour l'instant. Pour l'Amérique latine, Dao Nguyen s'est dite satisfaite des premiers résultats du site au Brésil et l'ouverture d'un bureau à Sao Paulo est "bientôt" prévue, même si le site en espagnol génère moins de partages à cause d'un usage plus cloisonné par pays des réseaux sociaux. BuzzFeed va concentrer ses pages en français sur la "culture web" et les "contenus sociaux", facilement partageables, et ne compte pas encore toucher à la politique, contrairement à ce qu'il fait désormais aux États-Unis. Le site né aux Etats-Unis en 2006 avec le même modèle a très récemment élargi sa couverture à l'actualité internationale grâce à une réseau de correspondants, à la politique ou à l'investigation. Le site français, pour l'instant exempt de publicité, devrait être monétisé d'ici "six mois à un an" grâce au "native advertising" (contenus rédigés spécialement pour un annonceur, ndlr) qui constitue 100% des revenus du groupe.

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