Un des cofondateurs de Facebook en appelle à son démantèlement

Dans une tribune publiée dans le New York Times jeudi, l'un des co-fondateurs de Facebook, Chris Hughes, a appelé à scinder le groupe en trois et a mis en cause son actuel PDG Mark Zuckerberg, accusé selon lui d'avoir sacrifié la protection de la vie privée au profit du "clic". "Il est temps de démanteler Facebook" en séparant le réseau social, son activité originelle, des applications Instagram et WhatsApp, écrit-il alors qu’il a quitté le réseau social en 2007. Mark Zuckerberg "a créé un Leviathan qui élimine l'esprit d'entreprise et restreint le choix des consommateurs", affirme M. Hughes, désormais membre de l'Economic Security Project qui milite pour l'instauration d'un revenu minimum d'existence aux Etats-Unis, et du Roosevelt Institute.

Concrètement, Chris Hughes propose qu'Instagram et WhatsApp soient "dans un délai court" scindées de Facebook. Ces applications pourraient potentiellement être chacune cotée en Bourse, ajoute-t-il. "Même après un démantèlement, Facebook serait toujours extrêmement profitable, avec des milliards à investir dans les nouvelles technologies", ajoute-t-il, précisant que "l'environnement plus concurrentiel ne ferait qu'encourager les investissements" dans le secteur. Il ajoute que ce démantèlement ne coûterait rien aux autorités américaines et qu'il permettrait d'offrir "des standards plus élevés de protection de la vie privée" grâce à la concurrence. L'homme s'en prend par ailleurs sans ambages à Mark Zuckerberg dans son texte. "C'est un être humain. Mais c'est son humanité même qui rend son pouvoir, hors de contrôle, si problématique", écrit-il. Selon lui, M. Zuckerberg pourrait décider à lui seul de configurer les algorithmes de Facebook pour modifier ce que les abonnés voient sur leur fil d'actualité ou les paramètres de protection de la vie privée. "Je suis en colère que sa priorité accordée à la croissance l'ait amené à négliger la sécurité et la civilité pour la course aux clics", regrette-t-il, affirmant par ailleurs que "le gouvernement doit tenir Mark pour responsable" de cette situation.

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