5G : les enchères reportées

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Les enchères prévues mi-avril pour départager entre les opérateurs français une partie des bandes de fréquence nécessaires au lancement de la dernière génération de réseaux mobiles appelée 5G vont être reportées, a annoncé mardi l'Autorité de régulation des télécoms, l'Arcep. Aucun nouveau calendrier n'a encore été défini, a précisé une porte-parole à l'AFP, expliquant cette décision par des "raisons opérationnelles", notamment "l'impossibilité de faire des simulations en cette période de confinement". Thomas Reynaud, le directeur général d'Iliad, maison mère de l'opérateur Free, avait plus tôt déclaré avoir "intégré un possible report" de l'appel d'offres de cette procédure, en marge de la présentation des résultats du groupe. M. Reynaud avait toutefois affirmé compter toujours sur un lancement de ces offres commerciales 5G d'ici la fin de l'année.

Les quatre opérateurs français (Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR) ont déposé un dossier de candidature pour l'attribution des premières fréquences 5G en France, dans la bande dite des 3,5 Gigahertz (GHz). L'attribution se fera en deux phases, avec dans un premier temps l'attribution de blocs de 50 MégaHertz (MHz) par opérateur à un prix fixe de 350 millions d'euros par bloc, puis un système d'enchères sur les 110 MHz restants, par tranche de 10MHz et pour un montant minimal de 70 millions d'euros par tranche. L'État espère tirer de l'opération d'attribution au minimum 2,17 milliards d'euros mais le montant pourrait in fine être bien plus élevé, selon l'intensité de la phase d'enchères.

Cependant, la procédure fait l'objet de multiples recours, de la part d'un syndicat qui lui reproche de ne pas être assortie d'obligations en termes d'emploi, mais surtout d'associations inquiètes d'un impact de la 5G sur la santé et sur l'environnement. Saisi par ces associations, le Conseil d'État avait refusé de suspendre en urgence la procédure mais doit rendre une décision sur le fond d'ici l'été. La question de la présence de l'équipementier chinois Huawei - au cœur de la guerre commerciale sino-américaine et soupçonné d'espionnage par Washington au profit de Pékin - au sein du réseau français de certains opérateurs doit également être tranchée par l'État.

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