L'autorité américaine de la concurrence s'attaque aux petites acquisitions des GAFA

Google

L'autorité américaine de la concurrence (FTC) a présenté mercredi une de ses multiples approches pour tenter d’enrayer le pouvoir des géants des technologies : s'intéresser de plus près aux acquisitions trop petites pour faire l'objet d'une enquête en amont, mais qui finissent par peser lourd. « Je considère les acquisitions en série comme une stratégie à la PacMan », a indiqué Rebecca Slaughter, membre démocrate de l'autorité, en référence au jeu vidéo des années 1980 où un personnage sphérique grignote le plus de bonbons possibles avant de se faire attraper. « Chaque fusion, prise indépendamment des autres, peut sembler relativement insignifiante, mais l'impact total de centaines de petites acquisitions peut conduire à la création d’un monopole monstrueux », a-t-elle expliqué dans un communiqué. La FTC a enquêté sur les modalités financières de centaines de transactions réalisées par Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft dans les années 2010, notamment 616 fusions-acquisitions évaluées à 1 million de dollars ou plus.

Ces recherches « montrent dans quelle mesure ces firmes ont consacré des ressources extraordinaire au rachat de start-up, de catalogues de brevets et d'équipes entières d'ingénieurs (...) largement en-dehors de notre champs d’action », a souligné Lina Khan, nommée à la tête de l'institution en juin par le président démocrate Joe Biden. La juriste est réputée pour son hostilité aux monopoles des grandes plateformes. Elle a dit espérer que ce rapport soit utile aux législateurs qui envisagent de rendre plus strict le droit de la concurrence. Depuis un an, les réquisitoires se multiplient contre les GAFA. La FTC a lancé des poursuites contre Facebook pour abus de position dominante, dans l'idée, notamment, de l'obliger à se séparer d'Instagram et WhatsApp.

Diverses plaintes ont été déposées contre Google et Amazon par le ministère de la Justice et/ou les procureurs de différents Etats américains, qui les accusent de monopoles illégaux. Et des élus planchent sur des projets de loi qui ouvrent la voie à de potentiels démantèlements. Le ministère de la Justice a annoncé de son côté mercredi procéder à une réévaluation des règles antitrust mises en place par le gouvernement de Donald Trump, « pour s'assurer qu'elles sont suffisamment critiques des fusions dommageables », d'après un communiqué.

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