Concurrence : l'UE autorise le rachat de Kustomer par Meta

Commission européenne

La Commission européenne a annoncé jeudi son feu vert au rachat par Meta (Facebook) de la start-up américaine Kustomer, spécialisée dans la gestion de la relation clients, après avoir obtenu des concessions du groupe pour préserver la concurrence. « Les engagements proposés par Meta garantissent que ses concurrents continueront d'avoir un accès libre et comparable à ses importants canaux de messagerie », tels que WhatsApp, Messenger ou Instagram, a déclaré la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, dans un communiqué. Bruxelles avait ouvert une enquête préliminaire sur ce projet le 18 mai, puis une enquête approfondie le 2 août. Soucieux de préserver la concurrence, les Européens sont devenus très vigilants sur l'appétit des grandes entreprises pour les start-up.

Bruxelles souhaitait s'assurer que Facebook ne puisse pas adopter des stratégies de verrouillage à l'égard des concurrents de Kustomer, en empêchant par exemple ces entreprises d'utiliser les canaux de messagerie de Facebook ou en dégradant les conditions d'utilisation ou d'accès à ces canaux. Sur ces deux points, Meta s'est engagé à protéger l'accès des concurrents à ces services pour une durée de 10 ans. « Un mandataire sera désigné pour contrôler la mise en oeuvre des engagements », a souligné la Commission. « Pour s'acquitter de ses tâches, il disposera de pouvoirs étendus, y compris en matière d'accès aux registres, au personnel, aux installations ou aux informations techniques de Meta », a-t-elle précisé. Les engagements comprennent aussi « un mécanisme de résolution des litiges » qui pourra être invoqué par des tiers. Meta devra également communiquer tous les trimestres des informations sur ses nouvelles fonctionnalités de messagerie.

« Nous sommes heureux que la Commission européenne ait autorisé la fusion avec Kustomer », a réagi un porte-parole de Meta. « Cela montre » que l’opération « créera un plus grand choix » sur le marché, a-t-il ajouté. Bruxelles s'inquiétait aussi d'un renforcement de Meta « sur le marché de l'affichage publicitaire en ligne ». Les nouvelles données acquises risquaient de lui donner un avantage trop important alors que le groupe dispose déjà d’un immense stock d'informations pour personnaliser les annonces publicitaires. Sur ce dernier point, l'enquête s'est révélée rassurante, concluant que ces données supplémentaires « n'auraient pas une incidence négative significative sur la concurrence entre fournisseurs de services d'affichage publicitaire en ligne ».

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