Désinformation : Meta crée un centre opérationnel virtuel pour la Présidentielle

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Meta va mettre en place un dispositif spécial pour éviter que ses plateformes Facebook, WhatsApp et Instagram ne soient utilisées pour perturber l'élection présidentielle française, a annoncé le groupe américain mercredi. En plus de traditionnels partenariats avec des médias, Meta va créer "dans les prochaines semaines" un "centre opérationnel virtuel" pour pouvoir observer l'activité de ses plateformes et réagir en cas d'événements suspects, a indiqué le géant du web lors d'une conférence de presse. Ce centre, qui n'aura pas d'existence physique, sera actif 7 jours sur 7 et 24H/24. Il fera appel à des "experts en données" ou en "renseignement sur la menace", ainsi qu'à des ingénieurs et des juristes, basés en Europe ou aux États-Unis.

Pour l'instant, Meta n'a décelé "aucune" tentative coordonnée d'influence sur les élections françaises à venir, mais "nous restons vigilants", a précisé Anton Batesti, en charge des affaires publiques du groupe pour la France. Au-delà des tentatives d'ingérence d'autres pays, Meta surveille aussi les tentatives de manipulation venant d'acteurs français, a-t-il également indiqué. Des récentes élections étrangères ont en effet montré qu'on observait "de plus en plus d'attaques domestiques", a-t-il souligné. La maison mère de Facebook a également annoncé une "collaboration active" avec des partenaires comme l'Agence France-Presse (AFP) et Loopsider pour concevoir des contenus vidéo pour prévenir la désinformation, à destination des jeunes notamment. Les utilisateurs de WhatsApp en France pourront aussi "signaler par un simple message toute potentielle fausse information à l'AFP, qui pourra y répondre en partageant un article de vérification de ces informations", selon Meta.

Par ailleurs, le groupe a conçu une formation gratuite sur cette application pour apprendre à repérer la désinformation, en collaboration avec la chaîne France 24 et MediaWise, un programme américain d'éducation aux médias de l'ONG Poynter Institute. Depuis plusieurs années, Meta et les autres géants des réseaux sociaux sont sous pression de nombreux experts, chercheurs et responsables politiques, qui les accusent de miner la démocratie en étant des véhicules de désinformation massive. Marquée par les élections américaines de 2016, pendant lesquelles Facebook avait été utilisé à des fins de propagande électorale pro-Donald Trump, l'entreprise a multiplié les initiatives avec des médias pour faire oublier cet épisode.

Le groupe refuse toutefois d'ouvrir aux chercheurs et spécialistes les montagnes de données collectées concernant l'utilisation et l'impact social de ses plateformes, une revendication de plus en plus pressante. "Il faut acquérir les moyens d'établir, avec une précision scientifique indiscutable, l'impact global des réseaux sociaux sur la société", écrivaient la semaine dernière dans une tribune au Monde un collectif d'élus, de chercheurs et d'acteurs du numérique. "Ces moyens ne seront obtenus qu'avec un partage complet aux chercheurs des données des plates-formes", estimaient-ils. Meta rémunère plus de 80 médias dans le monde, dont l'AFP, au titre d'un programme de vérification des contenus.

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