DMP : Jonathan Thabot (Permutive) prône l’Edge Computing

Jonathan Thabot Permutive

Jonathan Thabot, directeur commercial Europe du Sud

(© Thomas Moysan/CB News)

L’adtech Permutive, bien implantée au Royaume-Uni, revendique être la seule plateforme de données éditeurs construite à partir de la technologie d’Edge Computing, qui n’utilise pas de cookies pour tracker les internautes. L’objectif de la société cette année : pénétrer le marché français. En marge des rencontres éditeurs organisées par RateCard à Barcelone, CB News a rencontré Jonathan Thabot (ex-OMD, Cisco), directeur commercial de Permutive pour le Sud de l’Europe (France, Espagne, Italie, Portugal).

Permutive, qu’est-ce que c’est ?

Permutive a été fondée il y a trois ans par deux amis issus des universités Oxford et Cambridge, et est basée à Londres. Ils ont créé une DMP (Data Management Platform) spécifiquement pour les éditeurs, à partir de la technologie d’Edge Computing (traitement informatique qui s'effectue à l'emplacement physique de l'utilisateur ou de la source des données, ou à proximité, ndlr). Cette théorie leur a été enseignée à l’université, elle n’était pas encore appliquée au business. 

En quoi votre DMP se différencie de vos concurrents ?

Aujourd’hui, les DMP existantes utilisent le cloud, pour la segmentation et le targeting. Ce processus prend entre 24 et 48 heures, et toutes les données sur les utilisateurs ne sont pas collectées, car cela coûte très cher. Ces DMP utilisent également des cookies pour connaître l’identifiant de la personne. Nous, on exécute tout ce processing directement sur l’appareil de l’utilisateur. On peut cibler en temps réel, sans l’utilisation des cookies, car on ne dépend pas du cloud.

Qu’est-ce que cela change au niveau du consentement ?

Il y a toujours le consentement, qui est poussé par l’éditeur directement. On est dans les règles par rapport au RGPD et au CCPA (California Consumer Privacy Act, ndlr), car on ne retire jamais les données privées d’un utilisateur. Elles restent sur son appareil. Notre technologie est la plus consciente de la vie privée des utilisateurs. On exécute le processing de la data sur le téléphone, et on ne connait jamais l’identité de l’utilisateur, ni le nom, ni l’adresse mail, ni quoi que ce soit.

Pourquoi les autres DMP n’utilisent pas cette technologie ?

C’est une bonne question… Je ne sais pas. C’était simplement une théorie universitaire, personne n’avait encore créé d’outil à partir de cette théorie. Même le professeur qui en a parlé aux fondateurs de Permutive ne pensait pas que cela pouvait être transformé en un outil technologique. C’était simplement une idée. Aussi, il n’y avait pas de besoin auparavant, les cookies existaient. On a été les premiers à dire il y a quatre ans que les cookies allaient disparaître. Il fallait faire quelque chose, pour pouvoir continuer à tracker les utilisateurs sur le web. Les gens pensaient que les cookies seraient toujours présents.

Vous commencez à pénétrer le marché français, quels sont vos objectifs à moyen terme ?

D’abord, mon rôle est de faire de l’évangélisation sur l’outil. On a eu un grand succès au Royaume-Uni, on équipe 9 des 10 plus gros éditeurs (BuzzFeed, The Guardian, The Economist, Financial Times, Daily Mail, etc). Plus de 50% du marché a déployé Permutive. Mon objectif en France est de répliquer ce que l’on a pu faire au Royaume-Uni (Permutive est déjà présent chez Condé Nast et Galaxie Media, ndlr). Cela va peut être prendre 2 ou 3 ans. Cette année, les gens doivent au moins connaître l’outil Permutive, et comprendre notre solution d’Egde Computing. Prochain point d’étape : fin 2020. Je vais attendre une année pour regarder en arrière, parce qu’il faut se projeter au long terme.

À lire aussi

Filtrer par