Facebook : bénéfice trimestriel largement amputé par une amende de 5 Mds $

facebook
(© Glen Carrie, unsplash)

Facebook a annoncé un bénéfice net en baisse de 50% au deuxième trimestre sur un an, à 2,6 milliards de dollars, à cause de l'amende record de 5 milliards de dollars infligée par les autorités fédérales américaines (FTC). Le réseau social avait déjà mis de côté 3 milliards au premier trimestre en prévision de cette amende et avait annoncé qu'il s'attendait à un montant total pouvant aller jusqu'à 5 milliards. Le chiffre d'affaires a atteint 16,7 milliards de dollars, supérieur aux attentes des analystes. Facebook comptait fin juin 2,41 milliards d'utilisateurs mensuels actifs et près de 1,6 milliards d'utilisateurs actifs quotidiens. La FTC a confirmé le montant total de 5 milliards de dollars, qu'elle a qualifié d'historique. Après un an d'enquête à la suite du scandale Cambridge Analytica qui a éclaté en mars 2018, elle a conclu que le réseau social avait "trompé" ses utilisateurs sur leur capacité à contrôler leurs données. L'autorité a négocié un accord avec Facebook obligeant la plateforme à mettre en place un programme plus rigoureux de respect et de protection de la vie privée de ses utilisateurs, y compris sur ses filiales Instagram et WhatsApp. Facebook devra établir des rapports trimestriels sur ce programme, qui engageront personnellement son patron Mark Zuckerberg, et subir des contrôles indépendants sur sa façon de traiter les données, qui sont à la base de son modèle économique : le ciblage publicitaire à grande échelle. "Nous avons entendu que les mots et les excuses ne suffisaient pas et que nous devions agir", a commenté Facebook.

Libra : Mark Zuckerberg se veut rassurant

Par ailleurs, Mark Zuckerberg, a promis que la Libra --la monnaie numérique que veut lancer le réseau social-- serait "sûre, stable et bien régulée", tentant ainsi de rassurer les régulateurs du monde entier. Face à la méfiance que suscite le projet présenté il y a quelques mois avec près d'une trentaine de partenaires, Mark Zuckerberg a insisté sur la nouvelle approche de Facebook, qu'il veut transparente. "Notre façon d'aborder Libra, comme d'autres thèmes sociaux importants comme par exemple le chiffrement des données ou la régulation des contenus, dont nous comprenons bien que ce sont des sujets sensibles, a été d'avoir un dialogue ouvert", a insisté le fondateur de Facebook, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes financiers. "Le Facebook d'il y a quelques années aurait sans doute juste lancé le produit tout seul, mais maintenant notre approche sur tous ces fronts consiste à exposer nos idées et les valeurs qu'un service potentiel devrait avoir et à nous donner le temps qu'il faut pour répondre aux questions des régulateurs, des experts et des utilisateurs et de déterminer quelle est la meilleure façon d'avancer", a-t-il souligné, avant d'ajouter : "c'est bien ce que nous avons l'intention de faire avec Libra". Il a expliqué que le consortium s'attendait à de nombreuses questions concernant un domaine aussi régulé que les monnaies et les transactions financières.

Et de fait les réactions ont été souvent inquiètes, voire carrément hostiles. Le dernier G7 Finances à Chantilly en France s'est entretenu du sujet et les ministres et banquiers centraux du groupe ont mis en garde contre les risques pour le système financier international des projets de cryptomonnaies comme la Libra. Très hostile dès l'annonce du projet, Bruno Le Maire, le ministre français des Finances, a affimé à l'issue de la réunion le 18 juillet que "tous les membres du G7 (avaient) manifesté leurs fortes inquiétudes sur ce projet Libra". Avec la création annoncée mi-juin de cette monnaie numérique offrant un mode de paiement alternatif aux circuits bancaires traditionnels, Facebook veut bouleverser le système financier mondial en permettant à ceux qui sont privés du confort des services bancaires de pouvoir facilement transférer de l'argent et accéder à certains services et produits en ligne.

À lire aussi

Filtrer par