Facebook : Plus de 9 milliards $ de bénéfice au 3ème trimestre

Facebook + Messenger

Facebook a dégagé 9,2 milliards de dollars de bénéfices nets au troisième trimestre, soit 17% de plus qu'il y a un an. De juillet à septembre, Facebook a réalisé un chiffre d'affaires de 29 milliards de dollars (+35% sur un an). Les deux réseaux (avec Instagram) et messageries (WhatsApp et Messenger) sont désormais fréquentés par 2,8 milliards de personnes tous les jours (11% de plus qu'il y a un an) et par 3,58 milliards d'utilisateurs au moins une fois par mois (+12%). À court terme, le directeur financier David Wehner a tout de même reconnu que le groupe était dans une période d'"incertitude significative", qui pèse sur ses perspectives. Il table sur un chiffre d'affaires compris entre 31,5 et 34 milliards de dollars pour le trimestre en cours. Mark Zuckerberg a par ailleurs prévenu que les investissements de Facebook dans le "métavers" ("metaverse" en anglais) vont réduire son bénéfice opérationnel d'environ 10 milliards en 2021. Il envisage le métavers comme le futur d'internet et de son entreprise : une sorte d'univers parallèle, auquel le grand public accédera via les technologies (lunettes de réalité augmentée, casques de réalité virtuelle, etc.). "Nous espérons que d'ici la fin de la décennie nous pourrons aider un milliard de personnes à utiliser le métavers et y générer des centaines de milliards de dollars pour les commerces en ligne", a-t-il détaillé. Une nouvelle aventure qui ne rassure pas les nombreux détracteurs de la plateforme, des autorités aux ONG : certains y voient une tentative de distraire l'opinion publique des enjeux bien réels, d'autres craignent que Facebook ne gagne encore plus de contrôle sur nos vies.

Une nouvelle série de scandales

Puis, parallèlement, révélation après révélation, les petits secrets de Facebook sont étalés au grand jour, plongeant l’entreprise dans une série de scandales. Depuis plus d'un mois, les journaux américains égrènent des articles fondés sur les "Facebook papers", des milliers de documents internes remis à la SEC, l'autorité boursière, par Frances Haugen, une lanceuse d'alerte et ancienne ingénieure du groupe californien. En fil rouge des polémiques : Facebook connaissait les dangers – contenus toxiques sur Instagram pour les adolescents, désinformation qui nuit à la démocratie, etc., mais a choisi, en partie, de les ignorer, par souci de préserver ses profits. « "Nous assistons à un effort coordonné pour utiliser de façon sélective des documents internes afin de peindre une fausse image de notre entreprise", a déclaré le patron Mark Zuckerberg lors d'une conférence téléphonique aux analystes. Ce week-end, des quotidiens américains ont braqué les projecteurs sur le rôle de Facebook dans la polarisation des sociétés. D'après des chercheurs employés par la firme, des utilisateurs américains et indiens, aux vues politiques a priori modérées, sont surexposés à des contenus extrémistes ou conspirationnistes. En cause : des algorithmes cherchant à maximiser l'attention des consommateurs, moteur essentiel de la croissance du groupe. Lundi, de nouveaux articles ont accusé le réseau social de céder à la pression des censeurs au Vietnam ou encore de ne pas être capable de réguler les discours haineux dans le monde, faute de connaissances linguistiques nécessaires. "La réalité, c'est que les réseaux sociaux ne sont pas les principaux responsables de ces problèmes et ne peuvent pas les réparer tous seuls", a assuré Mark Zuckerberg. Il a de nouveau rappelé les investissements massifs de sa société dans la sécurité, avec 40.000 personnes dédiées et un budget parti pour atteindre les 5 milliards de dollars cette année. "Nous pensons que nous serons capables d'aller de l'avant malgré ces vents contraires", a indiqué Mark Zuckerberg, "grâce aux investissements que nous faisons aujourd'hui" dans de nouvelles techniques de mesure et nouveaux formats.

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