Tout Le Figaro pour le nouveau site du… Figaro

Bertrand Gié

Bertrand Gié

« Si tout va bien ». Le sourire en coin, Bertrand Gié (photo), directeur délégué du pôle News du groupe Figaro, a un objectif clair. Que le nouveau, tout nouveau, site du Figaro soit en ligne ce mercredi matin. Imaginé, conçu et réalisé intégralement à partir des ressources internes du groupe, le nouvel espace relègue les « couches basses » du site précédent, qui avaient près de 10 ans, aux abîmes de l’Histoire du web. « Nous avons réécrit toutes les lignes de codes. Ce n’est pas un coup de peinture et je rajoute deux blocs », confie-t-il à CB News. Une affaire de « souveraineté ». Exigée et assumée. Et impliquant aussi bien les lecteurs que la rédaction depuis plus d’un an. Pensé pour être avant tout « mobile first », le site perd au passage sur sa homepage son «.fr » caractéristique, pour n’être plus « que » Le Figaro. Symbolisant ainsi à lui tout seul « la réunification de la marque qui se veut aujourd’hui résolument globale », assène-t-il encore. Un nouveau site qui ambitionne donc de répondre aux nouveaux usages, à l’heure où le site du Figaro voit plus de la moitié de son audience se faire via le mobile. Et l’enjeu est de taille. Bertrand Gié résume : « une visite webmobile (hors appli, ndlr), c’est un peu plus de 2 pages vues. 1 visite sur desktop, c’est 4 pages vues. Une visite sur l’appli, c’est 8 à 10 pages vues. Notre objectif, c’est de faire en sorte que notre nouvelle expérience se rapproche de celle de l’appli ». Pour accompagner cela, les équipes du Figaro ont adopté l’application web PWA, comme « Progressive Web App », qui permet à des pages ou sites web d’apparaitre de la même manière que les applications natives ou applications mobile aux utilisateurs. Et de récupérer des fonctionnalités propres qui vont avec (Alerting, Mode hors connexion, Mode nuit, etc.).

Gratuit-payant maintenant dans un même espace

Le Figaro nouvelle matière, disponible depuis 10 jours pour les seuls abonnés, c’est aussi la combinaison « du meilleur de l’offre gratuite et toute la qualité de notre offre Premium », relève le dirigeant. Exit l’offre gratuite d’un côté et l’offre Premium payante de l’autre, le nouvel espace web combine l’ensemble en un seul et même lieu. « Il fallait à nos lecteurs switcher entre les deux espaces. Et, pour nous c’étaient deux plateformes à entretenir en même temps, deux sites à éditer, deux homepages », concède-t-il.  « Les usages ont évolué. Premium était certes un véritable écrin, mais aujourd’hui mêler les contenus chauds et la profondeur fonctionne parfaitement. Cela répondait même à une demande », souligne pour sa part Laurence de Charrette, directrice de la rédaction du figaro.fr. Le site se répartit dorénavant en trois colonnes contre une auparavant. Une façon de « montrer notre richesse gratuite et payante. Il faut que cela se voit », explique-t-elle. De quoi, au passage, doubler la visibilité de l’offre éditoriale de la homepage par rapport à l’ancienne. Au centre, place à la hiérarchisation de l’info, ce qui est important à l’instant T où les articles gratuits seront, on l’imagine, les plus présents. A droite, c’est le flash, l’immédiateté. A gauche, c’est le temps de la profondeur, « là où nous exposons le pas de côté, celui qui va expliquer… On se pose », pointe-t-elle encore. Bref, le premium et payant. Un « F » jaune apparaissant alors pour le signaler.

Le « 2ème temps de la homepage », se veut quant à lui plus épuré, avec toujours cette hiérarchisation entrecoupée de tranches qui peuvent être vidéos, publicitaires ou encore thématiques. 3ème temps, enfin, la partie thématique où chaque article aura ainsi « son quart d’heure warholien », selon Mme de Charrette. D’ailleurs, côté article, « l’enjeu est leur circulation et recirculation ». Ils adoptent une nouvelle typo, seront pleine page et arboreront des boutons de partage, une barre d’avancée de lecture, la possibilité de commenter et même, d’un clic, pouvoir toujours et encore s’abonner. Le site se dote en outre d’un nouveau système d’alerte sur l’article « à condition d’en avoir accepté le principe », pointe Laurence de Charette. On estime au Figaro que ce système pourrait faire doubler le nombre de lecteurs d’un même article.

La vidéo n’est bien évidemment pas oubliée. Axe fort du développement du Figaro avec le lancement en avril 2017 du Figaro Live (25 personnes, 4 studios, 5 à 7h de programmes par jour…), l’activité revendique aujourd’hui « entre 60 et 80 millions de vidéos vues par mois. C’est une source de revenus loin d’être négligeable », note Bertrand Gié. « Nous avons voulu créer un site où la vidéo serait encore plus présente en native. Mieux mise en avant, plus accessible ». Elle est « traitée comme un article », explique quant à elle la directrice de la rédaction. Pouvant aussi bien avoir toute sa place en tête de site que dès le second article, là où elle sera le plus souvent possible. Le nouveau site du Figaro se veut aussi, enfin, accueillant pour ses annonceurs. « Deux axes doivent cohabiter », souligne Bertrand Gié : le tout programmatique et les Opérations spéciales. En creux, la volonté de « répondre aux canons de la publicité actuelle ».

Croitre de 30 000 abonnés numériques par an

En ordre de bataille, ce mercredi, le site aura tout de même la rude tâche de rivaliser avec l’audience du précédent qui « fonctionne très bien » : 22-23 millions de visiteurs uniques par mois et 5 millions de visites par jour, selon Bertrand Gié. « Nous ambitionnons de faire mieux ». Si le cap des 130 000 abonnés exclusifs digitaux a été dépassé sur les neuf premiers mois de l’année, l’objectif de recrutement d’ici la fin de l’année est d’en avoir « 10-15 000 de plus », ambitionne le directeur délégué du pôle News du Figaro. « Nous aimerions croitre de 30 000 par an », assure-t-il.

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