In-Image : Bliink veut réconcilier l’internaute avec la publicité

Siham Fadili Bliink

Siham Fadili, co-fondatrice et CEO de Bliink.

(© Thomas Moysan/CB News)

Bliink, ad-tech spécialisée dans de l’In-image advertising, a récemment annoncé une levée de fonds de 2,5 millions auprès d’Axeleo Capital et d’Evolem Start, afin d’accélérer la croissance de la start-up. Rencontre avec Siham Fadili, co-fondatrice et CEO.

Pourquoi avoir choisi l’In-Image ?

Les images ont toujours été présentes dans le marketing parce que, naturellement il est beaucoup plus facile d’interpréter une image, mais ce qui a vraiment changé, ce sont les usages. Nous sommes tous exposés à un volume d’images colossal, avec plus de 3 milliards d’images partagées dans le monde chaque jour, l’image est passée devant la vidéo ou tout autre contenu média.

On est face à une approche un peu inversée : les audiences sont très rapidement devenues significatives, mais d’un point de vu média aucune proposition de valeur n’était proposée par le marché pour adresser cette audience.  Nous avons rapidement pris position au travers de Bliink avec une solution technologique de reconnaissance d’image qui permet de comprendre en temps réel à quel contenu visuel les internautes sont exposés.

Que fait Bliink ?

Bllink est une société qui repose sur la visual intelligence : nous utilisons différents algorithmes qui analysent l’ensemble du flux d’images diffusé sur les sites des publishers avec qui nous travaillons. Nous processons ces images et les combinons à de l’analyse sémantique puisque les images dans les médias sont souvent associées à des articles afin de bien comprendre et qualifier le sens de l’article et de s’assurer que le contenu est pertinent pour la marque. L’In-Image advertising, c’est une façon intelligente de venir intégrer de la publicité au sein même de l’image.

Comment intégrez-vous le message publicitaire ?

Il existe différents formats. En général, on utilise souvent le tiers du bas, pour ne pas dénaturer l’image éditoriale et nous assurer d’être en harmonie avec l’expérience utilisateur. Ce que nous recherchons, c’est d’engager un consommateur à un instant clé, au moment où il marque un intérêt pour un produit, une marque, un univers (mode, cuisine, automobile…). Une fois ce moment clé identifié, nous procédons à un matching entre le contenu éditorial et l’annonceur (produit) le plus pertinent pour l’internaute.

Côté RGPD, nous sommes très sensibles à la protection des données personnelles, notre parti pris est de capitaliser uniquement sur le contexte éditorial afin d’être aligné publicitairement avec les centres d’intérêts du lecteur. Nous avons développé une suite technologique qui s’appuie sur du machine learning, aujourd’hui nous sommes en mesure de qualifier le contenu de manière quasi humaine. Nous accompagnons les marketeurs dans la compréhension des usages de leurs audiences, en leur apportant de la data sur les contenus consommés par les différents segments d’audience.

Vous définissez-vous comme une adtech ?

Nous avons mis beaucoup d’énergie et de ressources en R&D (deux tiers de nos effectifs sont des développeurs) pour développer une suite technologique propriétaire, être en mesure de pouvoir apporter une réelle alternative aux annonceurs et répondre aux usages qui avaient pris un train d’avance sur le marché.

La tech c’est notre ADN certes mais notre mission est d’accompagner les annonceurs et les marketeurs dans leur stratégie de visual content. In fine, ce qui nous intéresse, c’est d’aider les marques à adresser leur audience de manière pertinente, efficace et non-intrusive à travers l’image. La technologie, c’est le moyen, mais notre finalité est de réconcilier les marques, les utilisateurs et le média digital qui est encore beaucoup remis en question malgré les prises de consciences de ces dernières années.

Quel est votre business model ?

Il est assez simple. Notre technologie permet de mettre en lien les annonceurs et les sites médias : nous allons monétiser l’ensemble de l’inventaire visuel publié par nos éditeurs partenaires auprès des agences média et annonceurs en direct comme en programmatique.

Ensuite, nous sommes sur un revenue share selon le budget dépensé auprès de chaque éditeur. Nous travaillons avec Mondadori, Reworld Media, CMI, Cerise, Altice… Nous avons une offre média premium et assez diversifiée qui nous permet d’adresser l’ensemble des secteurs et problématiques annonceurs. Nous travaillons avec le top 100 des annonceurs français : L’Oréal, Renault, Toyota, GAE, Microsoft, Air France, Adidas, Clarins, Nestlé, McDonald’s, etc.

Pourquoi selon vous l’In-Image serait un meilleur format que les autres ?

D’un point de vu assez factuel, les performances. L’in-image est une alternative avec des garanties. En termes de visibilité, nous sommes clairement au-dessus de ce qui est attendu par les standards marché de l’IAB (50% 2 secondes), autour des 70% de visibilité. De par son emplacement dans l’image, c’est un format assez impactant et engageant pour les marques. D’un point de vue engagement et qualité du trafic sur site, nous sommes trois à cinq fois meilleurs que des formats standards.

Notre approche permet d’allier marque média forte, puissance de l’image et l’UX du format, ce qui nous permet d’optimiser le ROI à la fois sur des enjeux à la performance (coût au lead/visite) ou en branding (coût à la vidéo vue). Nous avons lancé notre offre en septembre 2018. Rapidement, nous avons intégré les stratégies média des annonceurs avec un positionnement innovant. Nous sommes une très bonne alternative à ce qui se fait sur des formats plus native ou display.

Dans une logique de rationalisation chez les éditeurs, est-ce que ce l’In-Image pourrait remplacer les autres formats display ?

D’un point de vue média, ce sont les experts du marché, les traders, qui évaluent la pertinence et l’efficacité du format par rapport à un autre. Nous ne sommes pas là pour mettre fin à un quelconque business, mais pour apporter une activation media plus efficace et surtout de la qualité. Le Digital Ad Trust impose aux éditeurs de rationaliser le nombre de formats publicitaires. Nous capitalisons sur un inventaire déjà existant chez nos éditeurs, avec des volumes disponibles qui sont colossaux. 

Naturellement, nous représentons un relais de croissance significatif pour les éditeurs avec des CPM cinq fois plus élevés que des formats standard lié naturellement aux performances associées.

D’un point de vue éditorial, les éditeurs sont-ils tous prêts à l’In-Image ?

Il est fondamental aujourd’hui d’être en mesure de garantir une publicité pertinente, qu’il y ait un réel bénéfice pour l’internaute. Nous avons parfois eu des réticences, les éditeurs sont rapidement rassurés par la qualité et la finesse du matching que permet notre solution.

L’In-Image advertising est un format qui réconcilie l’utilisateur avec la publicité : ce nouveau format quality first permet de confondre parfaitement le contenu éditorial avec la publicité, sans interrompre le lecteur dans son parcours. Nous sommes tout aussi sensibles à l’intégration du format dans le respect du lecteur qu’au contenu éditorial, cela va de pair. Notre offre regroupe aujourd’hui près de 200 sites média.

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