Libra (Facebook) veut rassurer

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Le directeur général de l'association Libra, lancée par Facebook pour mener à bien son projet de monnaie virtuelle, a dit jeudi espérer "rassurer très prochainement" les régulateurs, alors que l'opposition monte du côté des gouvernements. Lors d'une conférence à Genève, où l'association Libra est basée, Bertrand Perez a également expliqué que la monnaie virtuelle sera adossée à des devises, mais également à de la dette à très court terme de certains pays "parce que l'objectif, c'est la stabilité et la liquidité". "Pour chaque libra, il y aura du dollar, de l'euro, du yen, de la livre sterling", a-t-il dit, expliquant que "la question du dollar singapourien n'est pas totalement tranchée".  M. Perez s'est efforcé d'apaiser les inquiétudes autour de cette monnaie virtuelle, dont le lancement est prévu pour 2020, alors que les critiques se sont multipliées tant de la part des autorités de régulation que des banques centrales ou des responsables politiques.

Mi-septembre, le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, s'était dit opposé au projet "sur le sol européen" dans les conditions actuelles, invoquant notamment "les désordres financiers considérables" en cas de défaillance de cette cryptomonnaie. Il avait également relevé le risque que la Libra ne se substitue à la monnaie nationale dans les Etats où la devise est faible ou connaît une forte dévaluation. Les craintes autour de ce projet sont multiples : protection des données personnelles, risques pour la stabilité du système financier, blanchiment d'argent... "En tant que citoyens, on ne peut que se réjouir que nos régulateurs se posent ce genre de questions", a déclaré M. Perez. "Aujourd'hui, on est dans une logique de discussion et de travail avec les régulateurs pour leur montrer qu'en termes de lutte contre le blanchiment d'argent... le système (de la Libra) sera au moins équivalent au système financier classique", a-t-il expliqué. "On pense qu'avec les réponses qu'on apporte, on pourra les rassurer très prochainement", a-t-il conclu.

Avec la création annoncée mi-juin d'une monnaie numérique offrant un mode de paiement alternatif aux circuits bancaires traditionnels, Facebook veut bouleverser le système financier mondial.  Inspirée de crypto-actifs comme le bitcoin, elle sera toutefois gérée par un consortium à but non-lucratif, l'association Libra, composée pour l'instant de 28 membres. A terme, ils seront 100, a indiqué M. Perez, expliquant que les demandes reçues d'entreprises ou entités désireuses de faire partie de l'association étaient "très largement supérieures aux 100". Une des responsabilités de cette association sera de gérer la "réserve monétaire qui va venir stabiliser et sécuriser la libra", a détaillé M. Perez. On créera autant de pièces que la demande (...) et quand il y en aura trop, on détruira ces pièces de façon à équilibrer le système et faire en sorte que la valeur de chaque pièce soit la plus stable" possible.

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