Molotov vise les 100 millions d’utilisateurs dans 5 ans

18 mois après son lancement en France, la plateforme de distribution de chaines de télévision Molotov revendique désormais 4,1 millions d’inscrits, a indiqué l’un de ses co-fondateurs Jean-David Blanc, lors d’une rencontre lundi avec l’Association des journalistes média (AJM). « Nous avons ainsi 2 millions d’utilisateurs mensuels et 500 000 quasi tous les jours », a-t-il détaillé, fort aujourd’hui de proposer plus de 110 chaines, dont 35 gratuites. « Nous avons les deux pieds dans le 21ème siècle, nous apportons un modèle d’accès aux chaines complètement nouveau », souligne-t-il alors qu’à la « phase de conquête » depuis juillet 2016 devrait succéder en 2018 « la phase de l’engagement » permettant à la plateforme de fidéliser ses inscrits. « Notre travail toute cette année sera de convertir les utilisateurs à notre valeur ajoutée payante », relève-t-il. Actuellement en phase de négociations pour avoir également accès aux Replay de TF1 et M6, Molotov se veut plus que jamais une plateforme « agnostique vecteur d’audience ». D’ailleurs, depuis octobre dernier, les chaines des groupes TF1, France Télévisions, M6, Arte, Gulli qui y sont présentes, sont mesurées quotidiennement par Médiamétrie sur 4 écrans. « Nous pouvons apporter jusqu’à 5% d’audience nationale », plaide M. Blanc.

Une levée de fonds en 2018

Afin d’engager ses nouvelles ambitions, Molotov devrait procéder cette année une nouvelle levée dont le montant n’a pas été révélé, après celle de 22 millions d’euros réalisée en décembre 2016. De quoi lui permettre, notamment, de mettre en place son développement européen qui pourrait débuter par l’Allemagne. Quoi qu’il en soit, à 5 ans, Molotov « vise les 100 millions d’utilisateurs dans le monde », martèle-t-il. En attendant, ce sont 80 collaborateurs qui assurent le développement de l’entreprise à l’attention des abonnés au service, qui ont « 34-35 ans en moyenne », assure le dirigeant de Molotov qui met en avant, également, un public bien plus âgé parmi ses inscrits, séduits par « la simplicité d’utilisation de la plateforme ». Si, pour l’heure, NRJ Group reste réfractaire à sa présence sur Molotov, cette dernière travaille aux développements de chaines éphémères et événementielles comme cela pu être fait avec Arte pendant le festival de musique Hellfest en juin 2017. A terme, « nous ambitionnons de pouvoir proposer des offres sports avec beIN Sports ou SFR Sport, par exemple ». Puis, parmi les nouveautés à venir, une « meilleure découvrabilité de nos programmes », annonce Jean-David Blanc sans plus de précision. « Nous travaillons également à la distribution de chaines locales et ethniques dans des offres communes ».

Les chaines doivent améliorer leur marketing programme

De même, si l’achat à l’acte est en très nette baisse sur les plateformes, selon lui, « nous réfléchissons à le proposer dans le cadre d’événements », assure-t-il. Par ailleurs, côté publicité, le cofondateur de Molotov le dit volontiers « nous n’avons pas vocation à faire de la publicité ». Mais, concède-t-il, « nous sommes intéressés par la publicité adressée puisque nous connaissons bien nos utilisateurs. Nous pouvons donner les outils aux chaines pour qu’elles puissent le faire. Nous l’expérimentons actuellement sur le replay de France Télévisions ». A ceux qui croient, Netflix oblige, que les chaines de télévisions sont au bord de l’abîme, M. Blanc le dit sans ambages : « je crois à l’existence des chaines. Il en existera toujours car elles sont le reflet de la société ». Mais il leur faudra travailler encore et encore car « les chaines TV n’ont pas suffisamment conscience qu’il leur faut très largement améliorer leur marketing des programmes, elles ne marketent pas assez », conclut-il.

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