Réseaux sociaux : Emmanuel Macron confirme vouloir une vérification de l'âge

Quels sont les impacts perçus de l’exposition aux écrans?

Emmanuel Macron a confirmé mardi vouloir que soit imposée aux adolescents une vérification de leur âge pour s'inscrire sur les réseaux sociaux, estimant qu'il y a "une jeunesse qui a été percutée" par ces plateformes. "Il faut protéger nos enfants et donc je suis pour ma part favorable - et je pense qu'il faut y aller - à ce que nos enfants, nos adolescents soient protégés (...) et donc qu'on impose une vérification de l'âge dans les réseaux sociaux", a-t-il dit lors de son interview sur TF1. Dimanche, la ministre déléguée chargée du Numérique Clara Chappaz a affirmé que la France se donnait "trois mois" pour "mobiliser ses partenaires européens" sur un "accord européen" contraignant les réseaux sociaux à vérifier l'âge des adolescents, faute de quoi le gouvernement prendrait des sanctions. "Les réseaux sociaux, avant 15 ans, c'est non", avait-elle insisté dans La Tribune Dimanche. 

Le président Macron, qui avait nommé une commission écrans composée d'experts pour se pencher sur la question de l'usage des écrans par les adolescents, avait déjà plaidé, en juin 2024, en faveur d'une interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans, et d'une interdiction du téléphone aux moins de 11 ans. "C'est une compétence qui est à l'Europe. Il faudrait que derrière, on engage en parallèle un combat européen, mais je pense qu'il faut le faire. Voilà, pour moi, c'est une de mes priorités", a-t-il assuré mardi. "Les plus grands spécialistes dans le monde ont maintenant écrit des livres, des rapports. Il y a une épidémie (...) de troubles du comportement alimentaire, souvent chez les jeunes filles. Il y a une épidémie de harcèlement sur ces réseaux, de dérèglement du rapport entre les garçons et les filles", a-t-il ajouté. 

Se conformer au DSA

Clara Chappaz a précisé à l'AFP qu'elle souhaitait que la mesure soit une "interdiction sèche", c'est-à-dire sans possibilité de recours à une autorisation parentale pour accéder aux plateformes. Une loi sur la majorité numérique, adoptée à l'été 2023, a déjà été adoptée et exige une autorisation parentale pour l'accès des moins de 15 ans aux réseaux sociaux, mais elle n'est jamais entrée en application, faute de certitude sur sa conformité au droit européen. Dans le cadre du DSA européen (règlement européen sur les services numériques), Clara Chappaz espère trouver une solution pour exiger la vérification de l'âge par les grandes plateformes que sont Meta (Instagram et Facebook, notamment), TikTok, Snapchat, ou encore X, à l'instar de ce qui se fait déjà en France pour les sites pornographiques. 

Meta a engagé une campagne de publicité assez inédite plaidant pour une vérification de l'âge au niveau des boutiques d'applications ou du système d'exploitation, et non sur les réseaux. Parmi les pays ayant pris des mesures sur ce dossier, l'Australie a frappé fort en interdisant les réseaux sociaux aux moins de 16 ans. En Espagne, une mesure similaire a été intégrée à un projet de loi qui devrait être examiné par les parlementaires, sans calendrier précis. En Norvège, le gouvernement s'est donné pour objectif de fixer un seuil d'accès à 15 ans, mais le pays ne dispose à ce stade pas d'échéance, ni de piste pour le mettre en oeuvre.

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