Le SPIIL publie son manifeste

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Le Syndicat de la presse indépendante d'information en ligne (Spiil), créé en 2009 pour défendre les intérêts des éditeurs de presse en ligne indépendants, a publié le  24 avril son « manifeste pour une presse économiquement indépendante de l’Etat et des GAFA ».

Le Spiil, qui réunit 180 éditeurs de presse, « estime que l’écosystème de l’information a besoin de changements profonds », dans un manifeste publié mercredi 24 avril. Des changements pour permettre aux citoyens d’accéder à une information indépendante et pluraliste. Pour le syndicat, nul besoin d’argent supplémentaire de la part de l’Etat : il s’agit de réformer le système de distribution des aides actuelles, pour mieux répartir l’argent.

Le Spiil énumère la liste de ses souhaits. Il veut d’abord inscrire la liberté d’informer dans la Constitution, car selon lui, les lois contre les fake news et sur la protection des secrets d’affaires ont fragilisé le cadre protecteur de la loi de 1881 sur la liberté de la presse. Ensuite, le syndicat rappelle que 90% des aides directes sont destinés aux médias papier, "pourtant minoritaires dans les usages", souligne-t-il. Les éditeurs du Spiil veulent donc que les aides ne privilégient aucun support plus qu’un autre, soient attribuées en fonction de leur utilité démocratique, évaluées sur leur impact pour le pluralisme et qu’elles puissent encourager les éditeurs à être plus exigeants déontologiquement.

Une double indépendance à conquérir

Le syndicat veut que les éditeurs soient indépendants vis-à-vis des pouvoirs publics : aujourd’hui, 21,4% du chiffre d’affaires du secteur de la presse provient du soutien public. Bien trop, pour le Spiil, qui milite pour limiter les aides directes à des projets d’investissement et favoriser les aides indirectes, comme un « taux super-réduit de TVA ». Le syndicat encourage également ses 180 éditeurs membres à être transparents, en publiant le montant des aides reçues. Une transparence également demandée à l’Etat : le Spiil veut connaître la doctrine d’attribution des aides. Enfin, le syndicat veut « conquérir l’indépendance vis-à-vis des plateformes », comme Google et Facebook, qui sont à l’origine de plus de 50% du trafic des sites de presse. Un danger pour le Spiil, qui veut notamment obliger les plateformes à faire droit à l’indexation et à la distribution des publications de presse qui le demandent.

« Ces indépendances sont le meilleur garant du développement économique de la presse. Elles ne demandent aucune dépense publique supplémentaire, mais une réorientation des dépenses actuelles et une adaptation du cadre réglementaire », affirme le syndicat, qui appelle à rencontrer le Premier ministre, ainsi que les ministres de l’Economie et de la Culture.

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