Taxe Gafa : les USA temporisent, une « provocation » pour Paris

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Le commissaire européen aux Affaires économiques, Paolo Gentiloni, a déclaré jeudi espérer que la pause annoncée par Washington dans les négociations internationales sur la taxation des GAFA ne serait "pas un arrêt définitif". "Je regrette profondément la décision américaine de mettre un frein aux discussions internationales sur la taxation des entreprises du numérique. J'espère qu'il s'agira d'un revers temporaire plutôt que d'un arrêt définitif", a-t-il affirmé dans une déclaration transmise à la presse. "La Commission européenne veut une solution globale (...) et nous pensons que l'approche (...) de l'OCDE est la bonne. Mais si cela s'avère impossible cette année, nous avons clairement indiqué que nous présenterons une nouvelle proposition au niveau de l'UE", a-t-il ajouté. "En attendant, la Commission fait bloc avec tous les États membres qui ont avancé dans la mise en place de leurs propres taxes sur les services numériques. Et si nécessaire, nous réagirons de façon unie", a continué l'ancien Président du Conseil italien. Un peu plus tôt dans la matinée, le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, avait dénoncé une "provocation" de la part des Etats-Unis, qui ont annoncé par lettre leur volonté de "ne pas poursuivre" les négociations à l'OCDE sur la taxation des géants du numérique. La France avait pris la décision en janvier de reporter à la fin de l'année le prélèvement de cette taxe pour l'année 2020 pour donner du temps aux négociations à l'OCDE d'aboutir. Fin janvier, 137 pays s'étaient en effet entendus pour aboutir d'ici la fin 2020 à un accord sur la taxation des multinationales, sous l'égide de l'OCDE.

Un « guerre commerciale » à venir ?

Le secrétaire général de l'OCDE Angel Gurria a prévenu que l'absence de "solution multilatérale" sur la taxation du numérique pourrait déboucher sur une "guerre commerciale", après que les États-Unis ont décrété unilatéralement une "pause" dans les négociations internationales sur ce sujet épineux.    "Une guerre commerciale, en particulier en ce moment où l'économie mondiale traverse une crise historique, porterait plus encore préjudice à l'économie, à l'emploi et à la confiance", a alerté M. Gurria jeudi dans une déclaration écrite. Le ministre des Finances américain Steven Mnuchin a adressé une lettre à certains homologues européens et à l'Organisation de coopération et de développement économiques, qui pilote ces discussions, dans laquelle il annonce "une pause dans les négociations", a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.

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