Austères réflexions

Mardi dernier, j’ai reçu ce qui est peut-être le communiqué de presse le plus sobre, pour ne pas dire le plus austère de ma carrière. Ça venait de l’Autorité de la concurrence et m’informait, ainsi que tous mes confrères, du fait que le rapporteur général de l’Autorité susmentionnée (j’essaye de rester dans le style) avait « notifié un grief à deux entreprises dans le secteur de la publicité extérieure ». Voilà. Quel grief ? Pas précisé. Quelles entreprises ? Pas plus. Tout juste apprend-on qu’il s’agit de mobilier urbain, ce qui est confirmé par une illustration d’un abri voyageur. L’édicule illustratif était naturellement dénué de toute marque ou indication sur la société qui aurait pu l’installer. Tout juste, la photo était-elle passée au filtre vert dans une tonalité assez semblable à celle de mon « amie » Viva dont je vous parlais la semaine dernière. Ce filtre vert, ça doit être l’ultime folie de l’Autorité de la concurrence. On imagine les débats lors de pesantes réunions, les boucles de mails et les calls par Teams pour s’assurer que le vert est plus approprié que le bleu. Devant ce chef-d’œuvre de communication, deux réflexions totalement décousues ont jailli de mon esprit désespérément folâtre. La première : j'aimerais bien voir à quoi ressemblent les pots de départ ou d’arrivée à l’ARC. Et la deuxième : si ce dimanche le ministère de l’Intérieur appliquait le même style à l’annonce des résultats, ça pourrait donner un truc comme : « Un.e candidat.e a remporté le deuxième tour de l’élection présidentielle avec XX% des voix parce que le taux d’abstention s’est élevé à XX % ». Sobre, grave et implacable. Vous savez ce qu’il vous reste à faire.

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