Mode retour

Photo édito

Il y a quelques jours, je participais à des rencontres professionnelles en région (c’est fait sérieux, non ?) loin de Paris. En région, comme on dit au JT. Outre le dépaysement bienvenu, j’y ai fait une découverte linguistique. Entouré de trentenaires et de quadras, soit un tout petit peu moins que mon âge, j’ai entendu au cours des conversations, de manière répétée, l’expression "en mode". "J’étais en mode débordé (e)", "Je suis en mode focus", ou alors "en mode détente". En réalité, j’ai constaté que le mieux pour utiliser cette expression est non pas de placer un simple mot derrière le "en mode" mais une phrase entière. Exemple : "Je suis en mode c’est trop bien ce moment magique sur la plage avec le soleil qui se couche". J’ai toujours été fasciné par ces expressions qui passent de bouche en bouche. Elles viennent du ciné, de people ou de la télé et se répandent progressivement dans toute la société. Jusqu’à ce qu’on les délaisse à force de les avoir trop entendues. Certaines reviennent pourtant après quelques années. Un peu comme une ministre qui aurait abandonné la politique lassée par l’impuissance des mots et qui revient aux affaires Dans quel mode est-elle Roselyne Bachelot ? Peut-être : "Trop contente de revenir aux affaires". Ou "En fait, ça n’a pas trop changé". Ce qui est sûr c’est que tous les secteurs dont elle a la responsabilité crient "au secours ". Et qu’elle ne pourra rester en mode avion.

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