Nuit noire de peur

Je ne crois pas être particulièrement peureux. Pas follement courageux non plus. Entre les deux. Mais je dois reconnaître que quand j’ai entendu Poutine demander à son ministre de la défense (qui tout à fait entre nous, n’avait pas l’air très enthousiaste) de mettre en alerte les forces de dissuasion de l’armée russe, j’ai eu un coup au cœur. Je me suis retrouvé projeté dans le passé lointain quand on parlait de « crise des missiles ». Je ne suis pas complètement naïf, la guerre a déjà éclaté en Europe depuis 1945, à Sarajevo entre autres, mais là on est dans une autre dimension. Celle d’une menace que l’on croyait oubliée depuis des années, nous qui vivions dans un monde où la guerre était toujours loin. Alors évidemment, on peut trouver que la réaction des Occidentaux, fermant les robinets financiers, des boutiques de meuble et de luxe ou saisissant quelques yachts n’est pas à la hauteur de la menace. Mais je ne suis pas d’accord, tout est utile même si ce n'est pas assez. Les annulations de rencontres sportives ont un impact, parce qu’elles touchent des supporters non seulement de leurs équipes, mais aussi de Poutine. C’est aussi un moyen de traverser la censure de plus en plus dure qu’il impose à son pays. Même Batman a renoncé à sortir en Russie, refusant d’afficher son Bat Signal dans la nuit noire de Moscou. C’est dire que le Joker du Kremlin fout la pétoche à bien d’autres que moi.

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