L’Hadopi et le CSA étudient les assistants vocaux

La Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi) et le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) rendent public leur étude sur les assistants vocaux et les enceintes connectées, première collaboration entre les deux régulateurs, « afin d’étudier l’impact de la voix sur l’offre et les usages culturels et médias ». Cette étude s’appuie sur des rencontres avec les professionnels du secteur, une analyse des marchés, une série d'entretiens individuels et un sondage Harris Interactive mené en février auprès de 2.605 individus, dont un groupe d' d'utilisateurs d'enceintes connectées.

Parmi les enseignements clés à retenir, on apprend qu’un internaute français sur dix utilisait au moins une enceinte connectée Google Home, Amazon Echo, ou Apple HomePod en février 2019. Les usages restent basiques : 79% des usagers demandent la météo et 75% recherchent une information sur internet. 89% des utilisateurs écoutent de la musique et 81% la radio. À horizon 2025, l’Hadopi et le CSA estiment que les enceintes connectées pourraient être présentes dans 36 % des foyers français. Ils ont également identifié quatre grands enjeux liés au développement des enceintes connectées et des assistants vocaux pour les éditeurs de services audiovisuels et culturels :

  • Le regain d’intérêt des consommateurs pour les médias sonores ouvre des perspectives de développement pour ces services,
  • Le cumul d’intermédiaires puissants entre éditeurs et consommateurs soulève des questions de captation et de répartition de la valeur au détriment des éditeurs en bout de chaîne,
  • L’absence d’écran, la réponse unique et les accords commerciaux font des conditions de reprise et de référencement des services légaux des facteurs plus que jamais déterminants pour la diversité de l’offre,
  • Les spécificités des enceintes connectées (interaction vocale, concentration des acteurs) créent un risque d’enfermement des consommateurs. « Ce risque est accentué par le faible niveau d’information des utilisateurs et le faible recours aux possibilités de paramétrages », estiment les commanditaires de l’étude.



Il faut également noter que 10% des internautes de plus de 15 ans ont déjà utilisé une enceinte connectée tandis que près de la moitié (46%) des internautes a déjà utilisé un assistant vocal (type Siri, Google, Alexa). Mais l'objet est encore considéré comme un gadget par un quart des utilisateurs et seulement 4% des internautes non équipés ont l'intention d'en acheter une en 2019, considérant qu'il propose encore trop peu de services et aussi par crainte à l'égard des données personnelles. « A nos yeux, l'enceinte connectée dépassera largement des équipements de type casque de réalité virtuelle ou montre connectée », a estimé Louis de Broissia, membre de la Hadopi chargé de présenter l’étude, rapporte l’AFP. L'Arcep, l'Autorité de la concurrence et la Cnil ont également participé à l'étude.

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