37% des jeunes français en défiance vis-à-vis des entreprises

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Skema Publika, think tank de Skema Business School, et Antidox, cabinet de conseil en communication à dominante numérique, publient le rapport Eyes 2021 (Emergy Youth Early Signs), une étude sur l’opinion émergente des jeunesses internationales. Publié à l’occasion du lancement officiel de Skema Publika, le rapport capte les expressions de ces jeunes (18-24 ans) sur cinq sujets de société priorisés par les étudiants de Skema : médias et presse, réseaux sociaux, nouvelles technologies, sécurité et monde du travail. Au moyen d’une approche mondiale comparative, le rapport pointe les similarités et différences des préoccupations émergentes de jeunes des cinq pays d’implantation de Skema : Afrique du Sud, Brésil, Chine, États-Unis et France.

Le rapport contribue ainsi à faire entendre leur voix dans les débats publics et à mettre leurs opinions à disposition de décideurs nationaux et internationaux. Il suggère des réponses politiques à adopter. Rédigé sous la direction de Claude Revel, directrice du développement de Skema Publika, le rapport fonde son analyse sur plus d’une centaine de verbatims de jeunes réunis en groupe de travail ainsi que sur une veille spécifique du réseau social Twitter de 2,8 millions de jeunes de 18 à 24 ans. Cette veille, menée par Antidox entre juillet 2020 et juin 2021 repose sur les technologies de détection de mots-clés et d’analyse de sentiments. Le document met en lumière deux points essentiels. En premier lieu, il apparaît clairement qu’il n’existe pas une jeunesse mondiale mais des jeunesses distinctes qui s’expriment sur des sujets communs, échangent des opinions et diffusent des jugements. Si les mots sont souvent les mêmes, témoignant d’une véritable exportation des idées, ils ne sont cependant souvent pas appréhendés de la même manière. Ce point est important pour une appréciation des enjeux réels par les décideurs politiques nationaux.

En second lieu, la défiance est générale. L’entreprise fait « l’unanimité » de ce point de vue, perçue de manière relativement négative chez les jeunes sondés des pays étudiés. 48% des jeunes Brésiliens, Étasuniens et Sud-Africains font part de leur déception. Ils sont 37% en France à partager ce point de vue.

Cette perception renvoie notamment au fait que les jeunes aspirent à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle et qu’ils considèrent l’emploi comme un moyen de subvenir à leur besoin davantage que comme un moyen de se réaliser. Les jeunes expriment également une faible confiance dans les médias traditionnels, à peine plus élevée dans les réseaux sociaux, les deux étant taxés de ne pas communiquer une information vraie. Près de la moitié des tweets contenant les mots « médias/presse » et « informations » publiés par les jeunes Brésiliens (50%) et Étasuniens (48%) sur le sujet sont à connotation négative. S’ils sont en particulier manifestement préoccupés par les fake news, les entretiens qualitatifs directs montrent aussi leur souci de l’équilibre à tenir entre régulation de l’information et censure.

Sur les GAFA, plus d’un quart des tweets des jeunes Français (26%) et des jeunes Chinois (25%) sur le sujet sont négatifs. C’est sur la liberté d’expression, le pouvoir de censure de ces entreprises et les enjeux de leur régulation que s’articulent transversalement les débats les plus engageants. Le rôle des États et gouvernements est enfin largement mentionné. Les jeunesses semblent exprimer des attentes à leur égard, plus ou moins fortes en fonction des thématiques mais systématiquement présentes.

Les jeunesses soutiennent les régulations publiques nationales ou internationales à l’égard des GAFA. La sympathie des jeunes pour ces mesures pourrait être un atout pour les décideurs à un moment où ils s’interrogent au niveau mondial sur des règles fiscales ou éditoriales à leur appliquer. La méfiance et la demande de vérité concernant les réseaux, médias et fake news se double en entretiens qualitatifs d’un appel à une meilleure formation à l’appréciation de l’information et au sens critique. Le think tank Skema Publika se penchera sur la mise en place d’outils opérationnels permettant l’interrogation, le tri et la validation de l’information reçue. La grande défiance manifestée vis-à-vis de l’entreprise appelle les politiques nationaux et sans doute multilatéraux à se pencher sur une révision des paradigmes mêmes du monde du travail.

Pour consulter le rapport, c’est par ici.

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