58% des entreprises n’ont pas entendu parler de la RSE

Bris Rocher

La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) est un concept que la majorité des entreprises ne se sont pas encore approprié, selon un rapport présenté mardi par le gouvernement. Ainsi 58% des entreprises répondent-elles ne pas en avoir entendu parler, tandis que 27% ont entendu le terme mais "sans savoir bien de quoi il s'agit", seules 15% déclarant savoir précisément ce que c'est, selon une étude diligentée en juin par le ministère de l'Économie et citée par le rapport remis par Bris Rocher, PDG du groupe Rocher (parfums, cosmétiques, habillement). Trois ans après le vote de la loi Pacte qui ouvre la possibilité aux entreprises d'inscrire dans leurs statuts une raison d'être, ou, de manière plus contraignante, de devenir une société à mission, le rapport Rocher constate que Danone reste la seule société du SBF120, donc parmi les plus importantes cotées à la Bourse de Paris, à s'être dotée de ce dernier statut. Danone est ainsi devenue en 2020 la première grande entreprise française à se doter d'objectifs extra-financiers, notamment sociaux et environnementaux, mais son PDG de l'époque, Emmanuel Faber, a été évincé cette année, à la suite d'une fronde d'actionnaires. Bien que le statut d'entreprise à mission du groupe agroalimentaire n'ait pas été remis en question par son départ, le rapport constate que "l'affaire Danone a ralenti considérablement le processus d'adoption de raisons d'être et de la qualité de société à mission, notamment parmi les grandes sociétés à actionnariat dispersé". Neuf autres sociétés du SBF120 se sont dotées d'une raison d'être inscrite dans leurs statuts et 55 de raisons d'être "extrastatutaires". Si la raison d'être inscrite dans les statuts oblige seulement la société à définir son activité en accord avec elle, le statut d'entreprise à mission implique la mise en place d'un comité de suivi en interne et une vérification des objectifs poursuivis par un organisme indépendant tous les deux ans. Toutefois, même pour l'inscription dans les statuts d'une raison d'être, les auditions d'entreprises conduites par les rapporteurs ont mis en avant "un risque juridique associé", notamment si des tiers sont "en mesure d'établir qu'un manquement dans les obligations liées à la poursuite de la raison d'être leur a causé un préjudice".    Aussi de nombreuses sociétés "n'éprouvent pas le besoin de s'imposer à court terme de nouvelles obligations pour un bénéfice perçu comme faible", selon le rapport qui recommande aux entreprises publiques de montrer l'exemple, ainsi que la mise en place d'actions de sensibilisation vers les PME. L’intégralité du rapport est à consulter ici.

À lire aussi

Filtrer par