-8,4% sur le secteur français des médias et loisirs en 2020, selon PwC

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Le cabinet PwC a publié la 21e édition de son étude « Global Entertainment & Media Outlook 2020-2024 » qui mesure notamment les conséquences de la pandémie sur la croissance du secteur international des médias et loisirs. Dans un contexte de récession globale, 2020 enregistre la plus forte baisse de revenus pour le secteur au niveau mondial avec une chute de 5,6% par rapport à 2019, ce qui représente plus de 120 milliards de dollars en valeur absolue. En 2009, durant la dernière crise économique mondiale, le total des dépenses mondiales du secteur avait diminué de 3,0% seulement. Du côté du secteur français, la décroissance attendue est de 8,4% sur l’année 2020.

Le secteur mondial de la publicité ne devrait pas revenir à son niveau de 2019 avant 2022

Mais l’étude indique que la trajectoire de la croissance du secteur mondial des médias et loisirs reste solide. Les prévisions annoncent une croissance de 6,4% des dépenses dans le secteur en 2021. Au-delà de cette période de cinq ans (2019-2014), la croissance globale du chiffre d’affaires pourrait atteindre un taux de croissance annuel composé (TCAM) de 2,8%. Ces prévisions de croissance ne sont pour autant pas homogènes sur l’ensemble du secteur des médias et loisirs. Les disparités sont plus sévères dans les secteurs où l'activité a été complètement arrêtée. La fermeture de plusieurs salles de cinéma et le report de la sortie de films très attendus entraîneront une chute significative du chiffre d’affaires mondial total pour le cinéma de presque 66% cette année. Rattraper cette perte de vitesse s’annonce difficile ; pour l’année 2024, l’étude prévoit des revenus inférieurs au niveau de 2019.

Parallèlement, la transition numérique de la presse s’est accélérée en raison de la crise. Le secteur subit une baisse du chiffre d’affaires de 14% que subissent de plein fouet la presse magazine. La numérisation comporte des avantages : en 2023, les magazines grand public connaîtront un tournant et verront leur revenu global tiré de la publicité numérique dépasser celui tiré de la publicité imprimée. Pour d’autres secteurs majeurs, il sera difficile de retrouver le niveau de croissance perdu en 2019. À titre d’exemple, le secteur mondial de la publicité – en baisse de 13,4% en 2020 pour atteindre 559,5 millions de dollars – ne devrait pas revenir à son niveau de 2019 avant 2022.

Le marché français devrait croître de 1,3% par an d’ici 2024

À l'inverse, d’autres segments ont été plus avantagés, notamment durant la période de confinement. Le chiffre d’affaires mondial des services OTT a connu une croissance de 26% en 2020. Un chiffre qui continuera sa progression dans les années à venir pour presque doubler en 2024 avec 86,8 milliards de dollars contre 46,4 milliards en 2019. Le lancement de la plateforme de SVOD Disney+ fin 2019 est un bon exemple : l’entreprise qui prévoyait entre 60 et 90 millions d’abonnements payants d’ici à 2024 comptait déjà 60,5 millions d’abonnés au début du mois d’août 2020. La consommation de données dans le monde tire également parti de l’accélération du numérique propulsée par l’épidémie. Suite à un bond de 33,8% en 2020, la consommation aura bien plus que doublé en 2024 avec 4,9 quadrillions de mégaoctets contre 1,9 quadrillion en 2019.

Le marché français devrait croître en moyenne de 1,3% par an d’ici 2024 et ne retrouver le niveau de 2019 qu’au cours de l’année 2022 en misant sur le contenu en ligne avec notamment le développement des services OTT et des jeux vidéo ainsi que le rebond de la publicité digitale. Malgré l’impact de la crise, la France reste aujourd’hui le deuxième plus grand marché d’Europe en termes d’accès internet et le troisième plus grand marché en Europe de l’Ouest pour la vidéo par contournement. Si le secteur des médias et loisirs a été relativement épargné par l’épidémie, le cinéma (-3%) et la publicité télévisée (-0,6%) restent sans surprise les segments les plus touchés par la crise du Covid-19. Une situation qui devrait rapidement s’améliorer puisque PwC prévoit en effet que le secteur du cinéma recouvre en 2024 (1,3 milliard d’euros) quasiment l’équivalent de ses revenus de 2015 : 1,5 milliard.

La publicité digitale devrait rebondir rapidement

En parallèle, certains secteurs ont fortement bénéficié de l’accélération du digital. C’est le cas par exemple des services OTT, dont la croissance devrait poursuivre sa lancée et faire un bond de +13,7% entre 2019 et 2024 pour représenter 1,6 milliard d’euros. Les secteurs des jeux vidéos et e-sport restent également très porteurs et généreraient 5,3 milliards de revenus en 2024 contre 4,03 milliards en 2019. La publicité digitale, qui a souffert durant la crise, devrait également rebondir rapidement (TCAM de 2,8% attendu sur la période) avec le développement des plateformes digitales de marques et le développement des plateformes de e-commerce.

« Les entreprises du secteur ont encore des défis à relever une fois la pandémie maîtrisée, l’accélération de la transformation numérique qui en découle générera des opportunités dans tous les segments, et pas uniquement dans ceux qui bénéficient actuellement de ses répercussions. En France, le secteur des médias et des loisirs devrait rapidement rebondir, boosté par le boom des vidéos OTT et par la croissance de la publicité digitale et du secteur des jeux vidéos », a déclaré Richard Béjot, associé responsable des activités médias et loisirs chez PwC France et Maghreb.

PwC

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