Achats : mobile, espèces, carte, quel est le moyen de paiement le plus populaire ?

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(© Katie Harp, Unsplash)

Vous ne pouvez pas vous passer de votre carte de crédit ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul/e puisqu’un Français sur quatre n’a jamais d’espèces sur lui pour régler les petits commerçant, selon une étude d’Opinion Way pour la fintech européenne SumUp. Un document qui aborde les nouvelles habitudes des Français en matière de paiement. Revue de détail.

La carte divine, sésame de tous vos achats

Selon l’étude d’Opinion Way pour la fintech européenne SumUp (200 millions d'euros de revenus en 2019), les Français ne sont pas prêts à renoncer à leurs habitudes de paiement. Et ce, où qu’ils aillent. En effet, ces derniers qui sont convertis à la carte, sont en passe d’abandonner le paiement par espèces (2 Français sur cinq, soit 39% privilégiant ce moyen). Aussi, si le paiement par carte en entrant son code, prime (27% le préfèrent), il est suivi par la vague du paiement dématérialisé (12% le choisissent), puis par les paiements mobiles (2% s’y sont convertis faisant ainsi de ce moyen, un outil encore timide et ce, depuis son arrivée en 2017). Corollaire, les Français ont de moins en moins souvent d’argent liquide sur eux, un sondé sur quatre n’en ayant pas du tout en poche (24%).Quant à ceux qui en disposent, 45% ont 30 euros ou moins dans le porte-monnaie.

50 centimes pour la boulangère et le serveur

Néanmoins, les espèces priment encore pour certains achats quotidiens. Celles-ci sont préférées par plus de la moitié des Français lorsqu’ils se rendent en boulangerie (68%), au café (58%) ou au marché 66%). Mais comment expliquer ce phénomène ? Par le fait que ces faibles montants relèvent d’une force d’habitudes. Aussi, ceux qui détiennent de l’argent liquide sur eux, l’utilisent dans 72% des cas pour leurs dépenses courantes. Ce chiffre, encore élevé, est néanmoins en net recul depuis 2010, (-8 points selon l’Ifop pour Wincor Nixdor, « Les Français et l’argent liquide »). Un signe de l’ancrage progressif mais indéniable des moyens de paiement dématérialisés.

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(©  Unsplash)

De 30 à 50 euros dans Les poches

Le paiement sans contact entre de plus en plus dans les usages pour les petits achats, poursuit l’étude. Cela avec 24% de sondés qui utilisent leur carte en boulangerie (17% en sans contact), 27% qui la sortent au comptoir du café (16% en sans contact) et 23% qui s’en servent au marché (10% en sans contact). Les jeunes actifs s’y sont particulièrement habitués, étant aujourd’hui 39% à préférer payer par carte en boulangerie, à 45% au café, ou encore 33% au marché (33%). Des chiffres qui s’expliquent par le fait que lorsqu’on observe presque la moitié des jeunes actifs (46%), ces derniers n’ont pas de monnaie sur eux ! Les plus âgés (65 ans et plus) sont, à l’inverse, ceux qui ont le plus gardé le réflexe. Aussi, l’écrasante majorité ne sort pas sans monnaie : 87% déclarent avoir au moins quelques pièces sur eux. Mais là encore, ce sont les 65 ans qui en ont le plus dans les poches : 44% ont plus de 30 euros sur eux et en moyenne, 54 euros.

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(©  Thought Catalog, Unsplash)

Le paiement dématérialisé entre dans les usages

Sans surprise, la carte de paiement est largement démocratisée en 2020 chez la plupart des professionnels : l’écrasante majorité (81%) accepte d’ailleurs ce mode de paiement. Quant aux commerçants de proximité, ils en sont champions (97%). Des disparités perdurent toutefois selon les secteurs : les professionnels de la beauté (86%), les taxis et les professionnels de la restauration (92%). Du côté des professionnels de santé en revanche, on observe un léger retard, 67% d’entre eux proposant la carte, manifestant un attachement plus fort que la moyenne au paiement par chèque (16% contre 10% de l’ensemble). Accepter le paiement par carte n’est pas pour autant systématique. Bon nombre d’utilisateurs ont en effet essuyé divers refus. En chiffres, cela se traduit par 47% des professionnels qui ont déjà refusé un paiement par carte à un client, soit un décalage qui peut s’expliquer par l’existence des « montants minimum carte » fixés dans certains cas et par des problèmes techniques ponctuels rencontrés avec les terminaux de paiement (problèmes de connexion, batterie, etc).

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(©  Blake Wisz, Unsplash)

Tout le monde ne bénéficie pas du sans contact

Une réalité qui peut également s’expliquer par le fait que 4/10 commerçants ne proposent pas encore le paiement sans contact, moyen pourtant idéal pour les paiements de petites sommes. À noter, qu’il existe toutefois un essor des paiements mobiles, acceptés par plus d’un quart des professionnels (27%) tous secteurs confondus (avec smartphone notamment). Les restaurateurs sont à la pointe de ce moyen de paiement (83% d’entre eux acceptant le sans contact et 47% un paiement mobile), suivis de près par les commerçants de proximité (77% proposant à leurs clients de payer en sans contact). Quant aux professionnels de santé, ils sont en retard : 4 sur 10 (39%) le proposant, soit à peine plus de la moitié de ceux qui acceptent la carte.

Des frictions entre consommateurs et professionnels

Autre tendance générale : il existe des frictions entre les consommateurs et les professionnels, trois Français sur cinq (59%) s’étant déjà retrouvés dans une situation où on leur avait demandé de payer en espèces. Si certains avaient suffisamment de liquide pour s’acquitter de leur panier (19%), deux Français sur cinq (40%) se sont retrouvés dans une situation où ils n’en avaient pas assez sur eux et n’ont donc pas pu réaliser leur achat. Les Parisiens s’en plaignent particulièrement puisque, presque la moitié (48% à Paris, 47% en Ile-de-France) s’est déjà retrouvé dans l’embarras à ce sujet. C’est d’ailleurs chez le buraliste que les Français déclarent avoir été le plus souvent confrontés à cette impossibilité (44% contre 32% pour les autres). Malgré ces constats sans appels de la part des consommateurs, les professionnels qui refusent les paiements par carte déclarent recevoir peu de plaintes de leurs clients : seul un sur dix de ces commerçants déclare avoir déjà eu des plaintes de clients (11%).

LA FAUtE AUX FRAIS ANNEXES ?

Pour quelles raisons ces professionnels tardent donc toujours à s’adapter aux préférences des Français ? La moitié argue de la complexité induite par les frais annexes, comme l’abonnement ou les frais de transaction qui créent un flou sur le poids financier à supporter. 45% s’inquiètent du coût du terminal et 17% expliquent que la présence d’un distributeur à proximité les dédouane d’accepter le paiement par carte.

Prêts à franchir le cap, ou pas ?

Certains professionnels affirment pourtant qu’ils seraient prêts à franchir le cap de la carte si leurs clients le leur demandaient (20%). Un problème de communication, alors ? Lorsque les consommateurs français ne peuvent pas payer avec leur carte, le couperet tombe : 36% abandonnent l’achat et 32% sont agacés. Le chiffre monte même jusqu’à 43% d’abandon d’achat quand l’accès à un distributeur automatique de billets est à plus de 15 minutes de distance. Á croire que cette perte de conversion n’est pas un signe suffisamment fort pour les commerçants…

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(©  Alain Pham, Unsplash)

Méthodologie : sondage OpinionWay pour SumUp réalisé auprès d’un échantillon de 1023 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, d’agglomération et de région de résidence, du 29 au 30 janvier 2020. L’échantillon a été interrogé en ligne sur système Cawi (Computer Assisted Web Interview) en appliquant les procédures et règles de la norme ISO 20252. Le sondage auprès des professionnels a été interrogé par téléphone sur système CATI (Computer Assisted Web Interview) du 3 au 13 février 2020. Pour répondre aux objectifs de l’étude, les populations de certains secteurs ont été surreprésentées dans l’échantillon afin de disposer d’un nombre d’interviews suffisant pour analyser les résultats au sein de chaque secteur (puis recalculées).

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