Net fléchissement de la consommation en octobre

Courbe

La consommation des ménages en France, traditionnel moteur de la croissance, a connu en octobre sa plus forte chute depuis le confinement du printemps 2021, notamment en raison de l'inflation qui freine le pouvoir d'achat.

Le recul de 2,8% sur un mois de la consommation en biens, sans les services, rapporté mercredi par l'Insee a été accentué par une baisse de 7,9% des dépenses d'énergie, due en grande partie au climat exceptionnellement doux dont a bénéficié l'Hexagone en octobre, ainsi qu'à une baisse des prix des carburants à la pompe, qui étaient le mois dernier subventionnés à hauteur de 30 centimes le litre par le gouvernement. Mais le fléchissement de la consommation provient aussi d'un recul de 1,7% des achats de biens fabriqués et de la consommation alimentaire, qui diminue de 1,4%, explique l'Institut national de la Statistique. "Ça montre que globalement la situation économique n'est pas des plus favorables. C'est à mettre en lien avec la forte dégradation de la confiance des consommateurs", a déclaré à l'AFP Charlotte de Montpellier, économiste de la banque ING. La période actuelle "n'est pas considérée comme le moment de faire de grands achats", explique-t-elle. Les achats de biens durables, qui représentent des dépenses importantes et représentent une sous-catégorie des biens fabriqués, se replient aussi de 1,7%, en raison du "recul des dépenses en biens d'équipement, notamment en téléphones, et, dans une moindre mesure, d'une nette diminution des achats de véhicules neufs", détaille le communiqué de l'Insee, qui fait aussi état d'une diminution de 4,1% des dépenses en habillement-textile, après une hausse de 5,1% en septembre.

En septembre, la consommation des ménages avait encore augmenté de 1,3%, selon un chiffre révisé à la hausse de 0,1 point de pourcentage. Les dépenses énergétiques étaient alors en hausse tout comme la dépense de biens fabriqués, alors que celle de biens alimentaires (qui connaissent actuellement une inflation à deux chiffres) baissait pour le mois cinquième mois consécutif. Sur un an, par rapport à octobre 2021, la consommation des ménages se replie de 5,9%, tandis que la hausse des prix à la consommation s'est élevée à 6,2% sur la même période, selon l'Institut.    Toujours sur un an, les dépenses d'énergie et de produits raffinés (carburants) baissent de 11,5% et celles de produits alimentaires de 7,5%, tandis que la consommation de biens fabriqués baisse de 1,9%, et celle de biens durables de 2,7%. Ce recul de la consommation de ménages survient dans un contexte de ralentissement de la croissance, dont il est la principale composante. Ce ralentissement frappe l'ensemble des principales économies de la planète, sur fond de lutte contre une inflation qui s'est emballée, la France étant parvenue jusqu'à présent à limiter plus que ses voisins européens la hausse des prix pour les consommateurs grâce à des aides étatiques.

Au troisième trimestre, la hausse du produit intérieur brut (PIB) français a ainsi ralenti à 0,2%, contre 0,5% au printemps, avec une évolution de la consommation qui est passée en territoire négatif (-0,1%) après +0,4% au trimestre précédent. Grâce à la revalorisation anticipée de prestations sociales au mois de juillet, le pouvoir d'achat a tout de même continué à progresser au troisième trimestre, avec une hausse de 2,6% du revenu disponible brut, toutefois ramenée à 0,8% une fois prise en compte la composition des foyers, selon la mesure appelée "par unité de consommation". Mais "le risque de récession est toujours là", selon Charlotte de Montpellier, même si le gouvernement table sur 1% de croissance pour l'an prochain.

    

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