La pâtisserie, le péché mignon des Français

Les organisateurs de la première édition du  Salon de la Pâtisserie (15 au 17 juin à Paris) avec Pierre Hermé pour président d’honneur ont demandé à OpinionWay d’interroger les Français sur leur engouement pour la pâtisserie. Retour sur les principaux enseignements de cette enquête commentés par Zakari Benkhadra, co-fondateur du salon et directeur général de l’ENSP (Ecole Nationale Supérieure de la Pâtisserie) et le sociologue Ronan Chastellier. Pour 58% des Français, un bon repas doit "nécessairement" se terminer par une pâtisserie. "Il y a une forme d’irrésistibilité face à la pâtisserie. C’est une affirmation de la vie et du plaisir accessible à tout moment, pour compenser sans doute les nombreuses "non jouissances" du quotidien. " note Ronan Chastellier. Dans top 3, la panel cite la tarte au citron (16%), suivie par la tarte aux fruits (13%) et le Fraisier (12%). Viennent ensuite les "monuments" comme l’éclair, la religieuse, le Paris-Brest et le millefeuille (10%) Le baba au rhum (6%) est aussi dans le palmarès, ainsi que le flan (4%).

Une part d’affect

Plus que le raffinement et le luxe (2%), les valeur principalement associées sont la douceur, le réconfort et le plaisir (55%). "La pâtisserie appartient à cette catégorie de la petite gâterie contemporaine, d’une petite fête en soi. C’est toujours un fragment de plaisir qui appelle à "un plus de jouir" dans la terminologie lacanienne" continue Ronan Chastellier. Elle renvoie parfois à un plaisir coupable (12%). "Non seulement il y a une efficience magique de la pâtisserie qui fait réussir un repas, mais elle représente aussi un dernier rebond. Le repas reprend vie (pic d’attention) au moment de la pâtisserie, on rentre dans une nouvelle phase d’exaltation où les convives généralement se confondent en compliments. Celle ou celui, qui a préparé ou est allé chercher une pâtisserie, attend ce moment gratifiant dans une logique de délectation collective" ajoute le sociologue.

Maison ou pâtisserie ?

Près d’un Français sur deux opte pour le  fait maison  (46%). Tandis que 38% préfèrent l’acheter chez le pâtissier près de chez eux. Et 14 % s’offrent le petit luxe d’aller chez un pâtissier de renom. "Le côté « do it yourself » de la pâtisserie, la fierté à faire soi-même, l’inspiration spontanée ont leur importance. Mais la pâtisserie n’en demeure pas moins un fleuron du savoir-faire français. Les étudiants viennent du monde entier pour apprendre la pâtisserie dans les meilleurs établissements français. Le côté artisanal de la pâtisserie séduit beaucoup. C’est une valeur que les gens aiment retrouver dans ce qu’ils mangent" précise Zakari Benkhadra. En matière d’inspiration, c’est la recette de famille qui domine (34%). Les sites et les applis de cuisine (29%) ont rendu plus quotidiennes et plus ludiques certaines recettes. "Chacun vit sa propre expérience avec la pâtisserie. Elle fait appel à l’enfance. C’est un art accessible à tous, facile à réaliser, avec des produits abordables. Et surtout, tout le monde est gourmand" souligne encore  Zakari Benkhadra. Cette passion française génère aujourd’hui un chiffre d’affaires de plus d’un milliard d’euros.

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