Les réseaux sociaux pour le meilleur, mais aussi le pire

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Dans la cadre de ses « zOOms », l’Observatoire Cetelem qui analyse les modes de vie des Français, s’est livré avec Harris Interactive à un focus sur le rapport de ceux-ci avec les réseaux sociaux. Et le moins que l’on puisse dire que l’enquête n’avance pas masquée, rien qu’avec son titre : « Les réseaux sociaux, pour le meilleur et pour le pire »

Car les disparités quant à l’image véhiculée par ces plateformes tentaculaires sont importantes. Ainsi, YouTube (84%) et WhatsApp (72%) jouissent-elles d'une très bonne image, d'autres sont plus controversés, avec des taux de mauvaise image relativement élevés : Facebook (35%), mais surtout Twitter (44%) et TikTok (56%). L’enquête relève tout de même que « les plus jeunes ont une image des réseaux nettement meilleure que les autres générations ». Parce que, quoi qu’il en soit, pour les utilisateurs, les réseaux sociaux sont une réalité de tous les jours puisque 81% d'entre eux indiquent s'y rendre quotidiennement. Et ils sont 18% à les consulter toutes les heures voire plus souvent, un chiffre qui atteint 46% chez les 15-24 ans.

Dans les faits, les personnes interrogées affirment être inscrits en moyenne sur 4 réseaux sociaux différents, et jusqu'à 7 pour les 15-24 ans. Cependant, ils ne publient régulièrement que sur 2 d'entre eux en moyenne. Facebook est le réseau le plus utilisé avec 71% de la population qui y a un compte et qui l'utilise, devant WhatsApp (56%), YouTube (55%) et Instagram (49%). Les autres réseaux (Snapchat, Pinterest, TikTok, Twitter, LinkedIn…) recueillent moins d'un tiers d'inscrits actifs, voire moins de 10% pour les réseaux les plus confidentiels, comme Telegram, Fortnite ou Mastodon. « Par rapport au reste de la population, les 15-24 ans se déclarent davantage présents sur presque tous les réseaux sociaux… à l'exception notable de Facebook, seuls 45% d'entre eux indiquent l'utiliser contre 66% chez les 65 ans et plus », pointe l’étude.

Ego or not ego ?

Dans ce contexte, lorsqu'ils sont derrière leur écran, la plupart des utilisateurs regardent les publications de leurs amis (89%), consultent leurs messages (86%), ou scrutent les publications suggérées par les algorithmes (69%). De même, se divertir et se détendre (51%), mais aussi discuter avec leurs proches (51%) sont les objectifs premiers des utilisateurs. S'informer sur l'actualité (27%) et trouver de l'inspiration (26%) apparaissent comme des « bénéfices secondaires », souligne l’Observatoire. Rares sont ceux qui avouent chercher à y élargir leur cercle social (12%), faire leur autopromotion (7%) ou booster leur ego (5%)… Néanmoins, l’enfer c’est les autres, comme de bien entendu. Les Français imaginent ainsi volontiers que ce sont de véritables priorités pour les autres : pour 44% d'entre eux, si les gens utilisent les réseaux sociaux, c'est pour élargir leur cercle social, et pour 40%, c'est pour booster leur ego.

Néanmoins, si pour les Français, réseaux sociaux riment avant tout avec " influenceurs " (91%), ils soulignent également l'esprit de communauté (84%), de partage (83%) et de divertissement (80%) qui y règne. Mais malgré ces points positifs, le sentiment d'un danger l'emporte. En effet, constate l’étude, les Français mettent aussi en avant les risques d'addiction (86%), les fake news qui s'y diffusent (75%), ainsi que les discours intolérants (73%). Côté génération, parmi les points les plus différenciants, tendanciellement, les plus jeunes associent davantage les réseaux au divertissement, à l'information et à la mobilisation que leurs aînés, qui tendent plutôt à mettre l'accent sur les dérives possibles (complotisme, narcissisme…). Les différentes tranches d'âge sont en revanche relativement unanimes concernant le risque d'addiction induit par ces réseaux : 89% chez les 15-24 ans et 86% chez les 65 ans et plus.

Davantage un danger qu’un bénéfice

À un niveau personnel, une courte majorité des personnes interrogées perçoit un impact des réseaux dans leur quotidien, qu'il s'agisse de la manière dont ils occupent leur temps (58%), dont ils échangent avec leurs proches (56%), ou dont ils s'informent (50%), avec des fortes variations selon l'âge, les plus jeunes se sentant particulièrement impactés (80% chez les 15-24 ans contre 25% chez les 65 ans et plus). Du point de vue collectif, les réseaux sociaux sont également perçus comme ayant de vrais effets sur le monde réel : par exemple, pour 57%, ils permettent de créer des mobilisations pour changer les choses.

Au final, aux yeux des Français, l'existence des réseaux sociaux est davantage synonyme de danger (50%) que de bénéfice (33%) pour la société en général. En effet, s'ils leur concèdent des effets bénéfiques sur le lien social (54%) et l'accessibilité de l'information (50%), ils les perçoivent essentiellement comme un danger pour les enfants et adolescents (81%), la vie privée (78%) et la qualité de l'information (62%). Ils attribuent surtout des effets négatifs à la fréquentation des réseaux sociaux : sur la santé mentale en général (64%), sur l'esprit critique (58%) ou encore l'estime de soi (51%). 58% estiment que les réseaux sociaux favorisent davantage l'isolement que le lien social (42%). 45% des 15-24 ans les voient également comme un facteur d'isolement. Pour consulter l'intégralité de l'étude, c'est ici.

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