Deux essais à transformer pour l’été et quelques idées pour s’évader

Intéressant de comparer deux prises de paroles de professionnels. On y retrouve autant leurs parcours que leur projet. Le premier, par ordre alphabétique, -je ne veux me fâcher avec personne-, Michel Hébert, a passé un grand nombre de ses nuits, de ses week-ends, au cours de ses années professionnelles, à faire l’éloge du changement, pour attirer à lui ceux en quête du grand soir dans leur réflexion et leur communication. Une manière de dénoncer et de combattre le conformisme. Une lecture rafraichissante pour se remettre en question. Vous pouvez lire son dernier opus « Et s’il fallait tout changer ? » même si vous n’avez pas lu les 6 précédents. Il creuse le même sillon. La lecture n’est pas aussi linéaire, car comme il le dit lui même : ce n’est pas un livre mais un recueil de ses textes « les plus emblématiques » (sic) sur le changement sous l’angle du management, du marketing, de la com, de l’innovation, sans oublier le social et la politique (livre écrit avant l’avénement du président Macron). Classés par thèmes et largement sourcés. A lire en fin d’été pour redémarrer.

Le deuxième est un premier essai, il émane d’un homme d’action : François Petitjean pour Adworld. L’écriture est plus rapide, parfois même brouillonne, mais cela va avec le foisonnement des constats, des passions, des aigreurs même. Car le regard est dur sur le monde de la pub (on se demande pourquoi un titre en anglais compte tenu du propos) sur sa perte de sens et les fuites de valeur de ses acteurs. Le matériau de ses réflexions, tout ce qu’il a pu entendre en exerçant son métier en agences : de la critique habituelle, à celle qui fait mal parce que précise et juste. Il remet l’idée au milieu de tout -pas si sot-, et rejette les médias à la fin de ce petit livre : curieux pour un homme dont c’est la pâte. Et pour lui, malgré la litanie acerbe des critiques, l’agence reste bien le creuset des idées.

NB : Maintenant si vous cherchez des livres hors business, je vous recommande en librairie quelques romans: le récent Vargas (« Quand sort la recluse ») plus tortueux et irrationnel que jamais autour des araignées, le livre d’Adrien Goetz (« La villa Kerylos ») une biographie romancée croisée de cette villa mythique dans la baie de Beaulieu et de ses bâtisseurs, les Reinach au début XXème, el ultimo Arturo Perez Reverte (« Deux hommes de bien ») dans une fiction culturelle qui va chercher un exemplaire des 28 tomes de l’Encyclopédie de Diderot à Paris pour les rapporter à l’Académie Espagnole. On est pas loin de Don Quichotte et on disserte beaucoup sur les lumières. Coté poche polar, découvrez Antonio Manzini, (son héros n’est pas sans rappeler le Commissaire Adamsberg de Vargas) et toute une flopée de polars italiens plus ensoleillés et aux noms plus faciles à retenir que la veine de polars du nord ! Bel été. 

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