Regards sur la Start-up Nation (fin)

Suite et fin de notre reportage à Tel-Aviv, capitale d'un pays où les start-up naissent en masse et essaiment le monde. Chapitre 3: Echanges extérieurs

Dans l’histoire de la start-up nation, 2017 restera comme une année exceptionnelle. Pas moins de 112 sociétés ont été rachetées pour un montant total de 23 milliards de dollars. Un record atteint notamment grâce à la vente de Mobileye par Intel. Cette société de reconnaissance automatique des éléments de circulation automobile a été rachetée 15 milliards de dollars par le géant des microprocesseurs qui compte l’intégrer dans sa division dédiée à la conduite autonome. Cette transaction dépasse celle de Waze, rachetée par Google en 2013 pour près d’un milliard de dollars.

Il faut dire que les Gafa et leurs ancêtres technologiques investissent et s’intéressent depuis longtemps aux pépites israéliennes. Intel y a créé un laboratoire de R & D en 1974 mais il est loin d’être le premier puisque IBM a ouvert son premier labo un an après la fondation du pays, en 1949. Pour la génération actuelle des géants du numérique, les implantations sont naturellement plus récentes, 2006 pour Microsoft et Google, mais elles ne sont pas moins importantes. C’est en Israël qu’a été inventé le système d’auto complétion des recherches de Google. Le groupe s’appuie aujourd’hui sur une équipe de plus de 800 ingénieurs implantés à Tel-Aviv et à Haifa. Pour Facebook, l’implantation est encore plus récente puisque le groupe de Mark Zuckerberg a créé son centre de R & D en 2013. "Facebook en Israël est centré sur la technologie. Notre but ici est d’aider l’écosystème des start-up à grossir et par conséquent à faire grossir le marché", explique la patronne de la filiale, Adi Soffer qui poursuit "la priorité est la technologie au service de la compréhension du consommateur".

Au total, on compte quelques 250 centres internationaux de R & D en Israël, ce qui est certainement un record. Les sociétés françaises n’y sont malheureusement pas les plus actives. Si des entreprises comme Orange ont bien des implantations locales, elles sont incomparablement moins importantes que celles de leurs homologues étrangères. La France est d’ailleurs souvent perçue comme une terre difficile à pénétrer par les start-up israéliennes à l’image de Captain Up, dont le fondateur, Uri Admon, dit avoir ainsi discuté positivement pendant des mois avec La Française de Jeux… jusqu’à ce que le processus s’interrompe sans explications.

Dans un domaine très différent, celui de la télévision i24 News, la chaîne d’informations continues du groupe Altice est une forme d’implantation française à Tel-Aviv. Lancée en quelques mois en 2013, elle émet en Français, Anglais et en Arabe à partir de Jaffa. "Nous avons monté la chaîne en 100 jours, raconte Frank Melloul, le CEO de i24News qui précise qu’aujourd’hui, la chaîne emploie 400 personnes dont 40 à Paris et 50 aux Etats-Unis. Dans cette région agitée par une tension permanente, couvrir l’information relève de la gageure. "Nous nous appuyons sur les faits plutôt que sur les opinions" affirme le patron de la chaîne dont la newsroom compte "des juifs, des chrétiens, des musulmans, des Druzes, qui travaillent et coproduisent ensemble", affirme Frank Melloul. Autre particularité, la chaîne ne va seulement commencer à émettre en hébreu que dans les semaines qui viennent, la réglementation locale lui interdisant jusqu’ici. Preuve que "les complications administratives ne sont pas moins importantes ici qu’ailleurs", conclut le patron d’i24 News, ancien directeur de la stratégie et du développement international de France 24 et d’Audiovisuel extérieur de la France (AEF).

Fin

Ce Learning Trek a été initié par l’UDA en partenariat avec Media. figaro et Teads, More Than Digital, la société de Valérie Zarka ayant été chargée de la production. Qu’ils en soient tous remerciés.

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